16/05/2011 C'est une bonne nouvelle. Un essai clinique montre enfin que traiter au plus tôt des séropositifs diminue grandement la transmission du VIH aux partenaires séronégatifs. Le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux Etats-Unis est ravi: il a mené un essai auprès de 1763 couples, (hétérosexuels à 97%), dans 13 villes, sur quatre continents. Ses résultats démontrent qu'un traitement délivré immédiatement après la contamination permet de réduire de 96% la transmission du virus de la personne infectée vers son partenaire séronégatif. Quand on sait que le transmission par voie sexuelle représente 80% du total des nouvelles infections, on perçoit l'importance de ce résultat. Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, a souligné que cet essai montrant qu'un traitement précoce éliminait quasiment le risque de transmission était «hyper important». Elle souligne toutefois que le traitement ne protège «jamais à 100%». Selon elle, la thérapie est une des composantes de la prévention, mais il faut éviter de l'utiliser comme unique méthode et surtout ne pas laisser tomber la capote. Elle martèle: «Continuez à vous prémunir par les moyens classiques, et essayez surtout de ne pas être infecté». De nouvelles questions L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Onusida se sont réjouis, hier jeudi, des résultats de cet essai. Ce n'est qu'une étape: il faudra, évidemment, tout faire pour traiter les nombreux séropositifs qui ne reçoivent pas de traitement. Michel Sidibé, Directeur exécutif d'Onusida a précisé: «Nous devons nous assurer que les couples ont la possibilité de choisir le traitement de prévention et qu'ils y ont accès». Vaste programme, quand deux tiers des 33 millions de personnes porteuses du virus ignorent encore, en 2011, leur séropositivité. Pour Bruno Spire, président de Aides, ces résultats constituent «un argument de plus pour arrêter l'épidémie en traitant toutes les personnes séropositives pour qu'elles ne transmettent pas le virus». Il regrette aussi l'absence de prise de conscience politique: «Nos dirigeants n'ont pas compris qu'aujourd'hui traiter le VIH, ce n'est pas seulement traiter les gens mais traiter une épidémie, qu'on peut arrêter en quelques décennies. Or, il n'y a ni le nerf de la guerre ni la volonté politique», dit-il. Il reste à souhaiter que cet essai donne lieu à de nouveaux engagements financiers, importants et surtout immédiats. |
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