10/06/2011 Le ministre de la Justice a une nouvelle fois exprimé l'opposition du gouvernement à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. Parmi les rares députés UMP présents, deux d'entre eux se sont déclarés favorables au texte. Mis à jour à 12h06. Les débats ont eu lieu ce matin à l'Assemblée Nationale autour de la proposition de loi déposée par le député socialiste Patrick Bloche, qui tient en une phrase: la «reconnaissance, dans le code civil, du mariage contracté par deux personnes de même sexe», au lendemain d'un rassemblement de pro-mariage homo. C'est une première dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Michel Mercier, le ministre de la Justice, a exprimé l'opposition du gouvernement à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, estimant que le mariage était «une institution», «un symbole social», qu'il fallait distinguer des «autres types d'unions». «Ce débat est l'occasion de montrer l'attachement de notre société au mariage, pour la sécurité qu'il apporte par rapport aux autres types d'unions et pour le symbole social qu'il représente», a déclaré le garde des Sceaux à l'ouverture du débat sur une proposition de loi socialiste visant à autoriser le mariage homosexuel. Cinq députés UMP présents «Un fort mouvement vers une égalité des droits entre les partenaires d'un pacs et des époux a été entrepris par le gouvernement», a-t-il affirmé, mais «le mariage et le pacs n'ont pas sur le plan familial vocation à devenir similaires». Le mariage «reste une institution, à la base de la cellule familiale, même s'il n'est plus un modèle unique d'union et de parentalité» et «c'est justement en raison de la pluralité des unions possibles – mariage, pacs ou concubinage – qu'il convient de respecter la place et les spécificités de chacun», a encore lancé M. Mercier. «Cet équilibre» entre les différentes unions possibles «doit être préservé», a-t-il affirmé. Seuls cinq députés UMP étaient présents en début de séance, mais d'autres députés de la majorité sont arrivés en cours de débat (le débat était suivi d'un autre sur les taxations financières). Tous ont exprimé leur opposition au texte, à l'exception notable de Franck Riester, élu de Seine-et-Marne, et Henriette Martinez, députée des Hautes-Alpes, qui, sous les applaudissements de la gauche, ont annoncé qu'ils voteraient la proposition de loi représentant, à leurs yeux, «une avancée majeure pour l'égalité des droits». La France à la traîne Les différents partis de gauche étaient plus largement représentés. Le débat était introduit par Patrick Bloche, député de Paris, co-atueur de la loi sur le pacs en 1999, et rapporteur de la proposition de loi en débat ce matin. «Il n'est question que d'ajouter un droit nouveau, non de réduire les droits des couples mariés hétérosexuels», a estimé Patrick Bloche, qui a ironisé sur «le paradoxe qui amène aujourd'hui les députés de la majorité hostiles à l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, à attribuer toutes les vertus au pacs qu'ils ont pourtant combattu hier si violemment». Si la France était «pionnière» à la création du pacs, elle est «aujourd'hui à la traîne» et «il est nécessaire de franchir une nouvelle étape sur le chemin de l'égalité des droits». A l'inverse, Claude Bodin (UMP) a dénoncé ce «texte à vocation polémique», estimant que l'homosexualité était «une réalité privée» qui «ne peut devenir une norme parmi d'autres». Il voit dans le mariage homosexuel le cheval de Troie de la reconnaissance de l'homoparentalité. Le vote sur le texte aura lieu mardi 14 juin. |
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