27/06/2011 Seul le Grand rabbin de France, parmi les responsables des quatre grandes religions, a osé signer la déclaration composée par l'IDAHO. Pourtant, elles affirment toutes n’avoir aucun problème avec son contenu même... Le Comité IDAHO (Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie), qui avait monté les éditions 2010 et 2011 sur le thème des religions, avait de grands espoirs quant à l'obtention de quelques avancées pour faire condamner l'homophobie en haut lieu. Il s’attendait à faire un grand chelem avec la signature des catholiques, des protestants, des musulmans, des bouddhistes et des juifs. Las, au bas de la belle déclaration que le comité a rédigé, il a dû se contenter de la signature des deux derniers. Des religions dites «du livre», seul le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a osé braver le tabou. Malentendu La déclaration n’avait pourtant rien de très révolutionnaire, précisant même qu’une telle signature ne signifiait pas que ces religions «approuvent» la manière d’être des homosexuels. Mais simplement qu'ils désapprouvent «fermement toute violence visant ces personnes, et en particulier toute violence qui se dirait d'inspiration religieuse». Pourtant, dans un premier temps, l'accueil semblait favorable. Mais le château de cartes s’est effondré lorsque les protestants se sont retirés. «Il y a eu un malentendu, car nous n’avions pas promis» se justifie Jean-Pierre Rive, responsable de la commission Démocratie et liberté de la Fédération protestante de France. Interrogé par TÊTU, il précise: «On ne peut décider seuls, il faut un vote du conseil fédéral». Avant d’ajouter qu’en aucun cas, il ne s'agissait d'un problème sur le fond. «Il y a quelques années, nous avons déjà signé un texte entre réformés et luthériens». Entre temps, les Eglises évangéliques ont pris de l’importance et une prise de position, même a minima, sur un sujet aussi clivant que l’homosexualité devait se prendre selon une procédure démocratique. Patience Côté musulman, on affirme également que le fond ne posait aucun souci puisque le Conseil français du culte musulman avait diffusé un communiqué du 17 mai 2010 affirmant qu’il condamnait de toute violence homophobe (en justification de son absence au colloque de l'IDAHO). «Renseignement pris, nous avons su que les protestants n’avaient pas promis de signer, contrairement à ce qui nous avait été dit», explique à TÊTU Mohammed Moussaoui, président de ce Conseil. Lui serait plutôt d’avis qu’un tel sujet mériterait que le texte soit écrit directement par les autorités religieuses. L’Eglise catholique, quant à elle, a affirmé qu’elle ne voyait pas l’utilité de signer un tel texte étant donné que la position de l’église a toujours été très claire à ce sujet. Pourtant, une telle déclaration eut été du plus grand secours d’après Louis-Georges Tin, le président de l'IDAHO, «surtout quand les locaux d’associations gays et lesbiennes se font saccager par des militants catholiques d’extrême-droite». Ce dernier note toutefois avec optimisme qu’une démarche au niveau international avait été lancée par les responsables religieux, même non signataires. «Je sais que de telles démarches réclament du temps, souffle-t-il, c’est pourquoi il faut être le plus patient possible». |
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