27/06/2011 Au premier trimestre de l'année 2011, l'étude ENVIH a observé comment vivent les gays séropositifs aujourd'hui. En exclusivité, TÊTU livre les résultats. Impossible de dire que tout va bien. Plus de 1167 personnes ont répondu à l'enquête ENVIH, menée de fin janvier à début avril 2011 par la société A+A, à la demande du laboratoire Abbott. Les participants se sont exprimés via le site internet de TÊTU et sur une version papier du questionnaire distribuée par un réseau de médecins. Les résultats sont aujourd'hui connus et révèlent combien la vie des gays séropos est loin d'être évidente au quotidien. «Coming-out sérologique» Qui sont ces répondants? Ils sont jeunes et ont fait leur coming-out: 39% d'entre eux ont entre 20 et 40 ans, et 35% entre 41 et 50 ans. Près de quatre personnes sur cinq se définissent comme homos exclusifs et 12% comme bisexuels. Seuls 15% sont sans emploi, ce qui est nettement plus bas que dans les autres études concernant les séropositifs. Souvent habitant des zones urbaines, 52% d'entre eux sont célibataires, 48% vivent en couple et 12% ont des enfants. Leur statut sérologique n'est pas un secret: 62% en ont parlé à leurs proches, 11% à leurs collègues de travail, mais moins d'un sur deux en a parlé à ses parents. Plus inquiétant, 20% n'en ont pas parlé à leur médecin généraliste: les interactions médicamenteuses nécessiteraient pourtant un «coming-out» sérologique afin d'éviter les mauvais mélanges. Pas si simple Reste que cette révélation est loin d'être évidente, puisque 33% des séropositifs interrogés ont été mis à l'écart par certaines de leurs relations, 19% ont subi des refus de soin et 15% des agressions verbales. La crainte d'être rejeté est ainsi évoquée par 23% d'entre eux, mais 20% des sondés se disent décidés à ne pas cacher leur statut sérologique. Niveau forme, ils sont un quart à estimer avoir moins d'énergie, et jugent, à 39%, que leur vie sexuelle a été profondément modifiée. Leur vie avec le VIH n'est pas si simple: 43% des répondants disent vivre absolument comme tout le monde, mais 16% estime que cette nouvelle donne a provoqué un repli. Une très grande majorité perçoit sa séropositivité «comme un fardeau», un quart estime que le regard des autres sur eux a changé et 6% disent clairement ne pas accepter eux-mêmes le diagnostic. Un bon suivi médical Et au quotidien, comment cela se passe? Les rapports avec le médecin sont plutôt bons, la confiance reste élevée, même s'ils ne sont que 45% à se dire «tout à fait satisfaits» du traitement qu'ils suivent. Une très grande majorité (90%) connaît le nom des molécules avalées, ainsi que sa charge virale et son nombre de CD4. Aller chercher ses médicaments à la pharmacie de quartier n'est pas toujours un geste naturel: 29% des séropositifs continuent de s'approvisionner à la pharmacie hospitalière plutôt qu'en officine de ville et 7% d'entre eux prennent soin de se rendre chez un pharmacien inconnu, loin du domicile. Un tiers prend d'autres médicaments contre les troubles psychiques et les troubles gastro-intestinaux. Enfin, 80% des personnes répondantes disent surveiller leur alimentation. Ils sont 56% à dire avoir été bien informés sur les effets secondaires potentiels, ce qui est assez faible et pas très rassurant, alors que 61% d'entre eux disent avoir reçu des informations sur les actions bénéfiques de leur thérapie. Les effets secondaires physiques et psychiques sont d'ailleurs mentionnés par une très large majorité de répondants. Un rappel pour ceux qui pensent que le traitement du vih n'est pas une si grosse contrainte... N.B. D'autres études sur le sujet sont en cours, notamment l'Enquête presse gay et lesbienne 2011. Vous pouvez répondre à cette enquête de grande ampleur, menée par l'Institut de veille sanitaire (INVS) et l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) en cliquant sur ce lien: www.enquetegayslesbiennes.fr |
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