08/07/2011 Six mois après la mise en cause de certaines pratiques de l'association, Bruno Spire, président de Aides, poursuit son travail avec un conseil d'administration renouvelé mi-juin. Il interpelle le gouvernement sur le manque de cohérence des plans de lutte contre le sida. TETU: Suite à l'article du Parisien, avez-vous procédé à des changements lors de votre assemblée générale, à Lyon, le mois dernier? Bruno Spire: Nous avons six conseils d'administration par an, avec vingt-quatre membres, sur lesquels vingt-et-un sont élus directement par les volontaires. Un tiers de nouveaux militants ont été élus lors de notre congrès de juin avec des suffrages qui vont de 70 à 94%. Dans chacun de mes discours, j'ai parlé du sujet, qui était déjà une histoire passée pour les militants. Mais cela nous pousse à augmenter notre vigilance, à ne plus donner de bâtons pour nous faire battre. Nous n'avions pas attendu l'article du Parisien, pour prendre des mesures et optimiser notre gestion. Notre fonctionnement est transparent, comme l'indique les différents audits. C'était un article à charge qui ne révélait rien d'illégal. Christian Saout, en tant qu'ancien président, reste président d'honneur, mais il n'est plus au conseil d'administration. Il voulait permettre un renouvellement et il a assez à faire au Collectif inter associatif sur la santé. Lors de ce congrès à Lyon, le 18 juin, vous avez reproché à Nora Berra, la secrétaire d'Etat à la Santé, de faire des plans de lutte contre le sida pour ne pas les appliquer? Le plan de lutte contre le sida est celui du ministère de la santé, il n'engage pas le gouvernement dans son ensemble. Il n'y a pas de cohérence, les autres ministères défont ce que met en place celui de la Santé et les baisses de financement sont réelles. L'objectif de ce plan contre le sida, c'est de faire baisser les nouveaux cas de séropositivité. Mais comment faire si les migrants n'osent pas se faire dépister, si les prisonniers n'ont pas de seringue et si la réduction des risques pour les usagers de drogue ne va pas plus loin? Dans ce domaine, nous pourrions mettre en place des salles d'injection supervisée, une idée que même l'INSERM juge intéressante. Mais c'est le ministère de l'Intérieur qui décide, pas celui de la Santé. Celui-ci ne défend même plus la santé publique et il cautionne un vrai retour en arrière dans la politique face aux drogues. Dix mois avant les élections présidentielles, quel message souhaitez-vous faire passer aux candidats qui ne sont pas pressés de parler du sida? Je veux leur dire que la lutte contre le sida est une question politique. Faire baisser la courbe de l'épidémie doit intéresser tous les ministères, il ne faut pas se reposer sur le seul ministère de la Santé. Les sommes allouées à la prévention, toutes pathologies confondues, sont très faibles, alors qu'il s'agit d'économies que l'on peut faire à moyen terme. En favorisant l'accès au dépistage et aux droits, on pourrait aujourd'hui arrêter l'épidémie de sida. C'est possible et ce n'est pas si coûteux. |
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