12/07/2011 Cinq militants ont été retenus par la police française pendant plusieurs heures alors qu'ils tentaient de remettre une simple pétition de soutien à la gay pride de Moscou. Nikolai Alekseev, militant russe, est resté plus longtemps en détention. «La police française se conduit comme la police russe!» Louis-Georges Tin, qui en sait quelque chose, ne décolère pas. Lui qui a été arrêté le 28 mai dernier à Moscou, alors qu'il tentait d'y défendre la gay pride a de nouveau été arrêté ce matin. Par la police française cette fois. Avec lui, quatre autres militants: Audrey Greiombe et Eric Marty, militants à Act Up-Paris, le photographe américain Charles Meacham, et Nikolaï Alekseev, organisateur de la gay pride de Moscou, venu spécialement pour l'occasion. Les cinq militants se sont rendus paisiblement ce matin à l'ambassade de Russie à Paris afin de remettre la liste des 14.000 signataires d'une pétition de l'organisation All Out pour la tenue de gay prides en Russie, et particulièrement à Moscou. Réaction «disproportionnée» «J'étais en train de sonner à l'entrée de l'ambassade, raconte à TÊTU Audrey Grelombe, «encore un peu sonnée» par les événements. J'expliquais à l'interphone la raison de notre venue lorsque deux cars de police se sont arrêtés à notre hauteur. Nous avions une pancarte “14.000 personnes soutiennent la marche de Moscou” qu'ils ont pris pour une banderole de manifestation. Leur réaction a été disproportionnée.» «Tout s'est produit par surprise, nous explique Louis-Georges Tin. Vers 11h30, des policiers français sont arrivés vers nous calmement. Dans un premier temps, ils ont semblé vouloir servir d'intermédiaire pour nous permettre d'avoir accès à un représentant de l'ambassade. Puis, brusquement, et sans raison apparente, ils nous ont arrêtés et embarqués vers le commissariat du 4e arrondissement.» La raison de leur arrestation? «Trouble à l'ordre public et manifestation illégale!» Nikolaï Alekseev en garde à vue «La police a reçu des ordres, c'est certain, mais de la part de qui?» s'interroge le fondateur de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. «On s'aperçoit qu'à l'étranger, la France critique les infractions aux droits de l'homme, mais sur son territoire, elle n'hésite pas à entraver les droits de ses propres citoyens.» Pendant trois heures, les militants ont attendu et ont laissé leur déposition, puis ils ont été relâchés. Tous, à l'exception de Nikolaï Alekseev, retenu pour «outrage à représentant de l'ordre». «Il a demandé en anglais à avoir accès à son téléphone afin d'informer sa famille et son avocat, mais le policier ne le comprenait pas. Il lui a même dit “Ici on parle français, sinon rentre dans ton pays espèce de con”, raconte encore Louis-George Tin.» «Le policier a été très violent envers lui», raconte Audrey Grelombe. Le militant de Gayrussia a été placé en garde à vue jusqu'en fin de soirée. ------------------------------------------------------------------------------- Vers 19h, une trentaine de militants, majoritairement d'Act Up-Paris, mais aussi de Gayrussia et d'IDAHO, et d'autres, ont manifesté devant l'ambassade de Russie pour demander la libération de Nicolaï Alekseev et réclamer la légalisation de la gay pride de Moscou. Ils ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire «Shame» («Honte» en anglais) et des photos et ont scandé «Libérez Nicolas» et «Legalize Moscow Pride» («Légalisez la Marche des fiertés de Moscou»). Nikolaï Alekseev a finalement été relâché vendredi soir en milieu de soirée, «après plus de huit heures de garde à vue dans des conditions scandaleuses, à la limite de la légalité», a déclaré le Comité IDAHO, qui «persiste à demander des explications au ministère de l'Intérieur et au celui de la Justice». Regardez une vidéo du Comité IDAHO: http://dai.ly/n2yA11 |
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