20/09/2011 INTERVIEW. Un prochain baromètre de l'action des ministères dès le mois de décembre, un autre sur la politique locale... Louis-Georges Tin annonce de multiples chantiers pour les mois à venir. Mi-mai, à la veille de l'édition 2011 de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, TÊTU avait publié en partenariat avec l'association IDAHO le premier IDAHOmètre, qui évaluait les actions des ministères dans ce domaine. Un résultat qui n'a pas été sans surprises, puisque le ministère des Affaires étrangères était arrivé en première place, et l'Education nationale s'était retrouvée avec le bonnet d'âne. Comment va se dérouler la prochaine édition du baromètre? Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHO, dévoile ses projets dans notre entretien. TÊTU: Quel bilan tirez-vous de l'édition 2011 de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie? Louis-Georges Tin: Nous sommes très heureux du résultat de cette nouvelle édition. Elle a été célébrée dans près de 100 pays! Par ailleurs, les différentes campagnes autour du 17 mai (télé, radio, presse, internet, événements divers, etc.) ont permis de toucher au total plus de 200 millions de personnes! C'est un bilan extraordinaire, qui témoigne de la vitalité des mouvements LGBT sur le terrain dans le monde entier. Au niveau institutionnel aussi, le 17 mai est de plus en reconnu. Des instances comme le Parlement européen, la Commission européenne, l'OMS, OnuSida, le PNUD, le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme, ont tenu à marquer la Journée IDAHO. Parmi les avancées les plus importantes, j'en retiens deux: le 17 mai, Mme Bokova, directrice générale de l'Unesco, a fait une déclaration sur les questions LGBT. C'est une première historique. Nous nous sommes beaucoup battus pour obtenir ce premier résultat, et un programme d'éducation contre l'homophobie et la transphobie est en train d'être mis en place par l'Unesco. Nous y travaillons activement. Une autre avancée d'importance obtenue par le Comité IDAHO: le ministère du Travail a accepté de solliciter l'Organisation internationale du travail, afin que celle-ci réalise une enquête internationale sur les discriminations que subissent les personnes LGBT dans le monde professionnel. Ce sont des progrès remarquables. Vous aviez aussi lancé le premier IDAHOmètre, qui avait permis de classer les différents ministères de la République française. Le Quai d'Orsay avait été porté au pinacle, l'Education nationale était très critiquée. Y a-t-il eu des réactions de leur part? Des réactions officielles, non. Mais hors micro, oui, bien sûr. Le ministère des Affaires étrangères a été assez flatté, mais nous leur avons indiqué qu'il fallait qu'ils fassent tout pour tenir leur rang! Notamment, en œuvrant pour qu'une résolution soit présentée à l'Onu sur la dépénalisation universelle de l'homosexualité. Quant au ministère de l'Education nationale, il a été très vexé: au lieu de s'interroger sur son travail très insuffisant dans le domaine, il a réagi en remettant en cause le barème et la notation du Comité IDAHO. C'est amusant: le ministère de l'Education nationale réagit exactement comme les cancres et les mauvais élèves lorsqu'ils reçoivent une mauvaise note! Comment va se dérouler la prochaine édition de l'IDAHOmètre? Le 17 mai dernier, plus de dix ministères se sont engagés à agir contre l'homophobie et la transphobie. Le 17 décembre prochain, nous publierons la seconde vague de l'idahomètre des ministères, afin d'assurer le suivi de l'opération. Les citoyens et les citoyennes sauront ainsi qui tient parole, et qui tarde à mettre en œuvre ses engagements. Dans ce contexte de campagne électorale, le Comité IDAHO ne manquera pas d'informer les citoyens, qui sont aussi des électeurs, des avancées ou des reculs du gouvernement dans ce domaine. Par ailleurs, le Comité IDAHO lance également l'IDAHOmètre des villes, des départements et des régions, pour classer aussi les collectivités territoriales en fonction de leur engagement dans ce domaine. Car il n'y a pas que le gouvernement qu'il faille scruter à la loupe. De nos jours, les agences de notation semblent avoir acquis un pouvoir déterminant dans la vie économique. C'est pourquoi le Comité IDAHO se positionne aussi comme une agence de notation. Mais il s'agit ici d'une évaluation citoyenne, et pour défendre les droits humains. |
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