07/02/2001 D'ici à la fin de l'année, l'Europe doit se doter d'un pôle de recherches sur le SIDA, à l'initiative de la France. Cette structure sera chargée de mener des essais stratégiques. Jusqu'à présent, la recherche dans ce domaine n'a fait l'objet d'aucune coordination. Avant d'abandonner la présidence de l'Union européenne à la Suède, la France - en l'occurrence le ministre français de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, et la secrétaire d'Etat à la Santé et aux Handicapés, Dominique Gillot - a proposé aux 15 pays de l'Union de créer "un pôle de coordination, consacré aux essais cliniques dans l'infection par le VIH". Une étude relative à la mise en place de ce pôle a été confiée au Pr. Maxime Seligmann, conseiller scientifique de l'Agence nationale de recherches sur le SIDA (ANRS). Avec le NIH (National Institutes of Health) américain, l'ANRS est l'une des plus importantes structures institutionnelles de la recherche vaccinale contre le SIDA et n'a pas son équivalent en Europe. Des experts gouvernementaux des pays de l'Union doivent donc préciser les contours et les modalités concrètes de la future structure européenne, dont l'objectif est ainsi défini : "Concevoir et gérer, par la mutualisation des compétences présentes dans certains pays européens, les essais stratégiques, et évaluer, face à des patients en échec thérapeutique, de nouveaux traitements avant leur mise sur le marché". "Nous devons coordonner rapidement les essais cliniques, confie-t-on au ministère de la Recherche. Certains pays comme l'Espagne sont très touchés, mais ne font pas d'essais". "Nous avons un absolu besoin de poursuivre des essais thérapeutiques, renchérit le Pr. Michel Kazatchkine, directeur de l'ANRS. Nous sommes très loin d'avoir résolu l'ensemble des questions fondamentales, notamment celles portant sur la place des tests de vigilance, sur le choix du traitement de première intention, etc. Ces essais stratégiques relèvent du secteur public et l'ANRS ne peut réaliser des essais sur tout ce qui touche au SIDA". Depuis 1999, l'ANRS pousse à la création d'une structure européenne : "Les quelques essais européens ont été si lourds à mettre en place que nous ressentons, depuis longtemps, le besoin de nous fédérer. Nous serions alors en mesure de mieux recruter les malades pour des essais où le recrutement n'est pas simple, de mettre en commun nos capacités scientifiques, de mieux dépenser l'argent, d'éviter les expériences redondantes". En créant une structure européenne, le ministère de la Recherche entend également favoriser l'établissement d'un partenariat avec l'industrie pharmaceutique, "dans des circonstances rigoureusement définies", et développer des collaborations avec l'Agence européenne du médicament (AEM) et les structures américaines du NIH. "Nous avons beaucoup de difficultés en France à avoir accès à des molécules en stade précoce de développement, en raison des procédures lourdes de demandes d'enregistrement. Si l'AEM pouvait s'appuyer sur une structure européenne, l'Europe serait plus attractive pour les industriels", constate le directeur de l'ANRS. |
Source : Têtu |
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