26/01/2012 Pour la première fois, le baromètre de l'Organisation internationale du travail et le Défenseur des droits pointe en détail les discriminations à l'égard des homos et trans dans le monde du travail. Le Défenseur des droits et le bureau de l'Organisation internationale du travail pour la France (OIT) ont publié ce matin la 5e édition du «Baromètre sur la perception des discriminations au travail: regard croisé salariés du privé et agents de la fonction publique» réalisé par l'Institut CSA. Et pour la première fois, de nombreuses questions s'intéressaient spécifiquement à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre. Ce nouvel outil d'évaluation du ressenti de l'homosexualité au sein du monde du travail est une première bonne nouvelle. Mais il y en a une seconde: l'existence des discriminations pour ces motifs commence à être mieux intégrée. Le monde du travail prend ainsi conscience que les salariés et agents LGBT sont fortement menacés par des attitudes discriminantes. Au final, les résultats «montrent la nécessité de faire évoluer la mentalité des entreprises et des administrations sur la gestion de l’orientation sexuelle et de l'identité de genre au travail», estiment dans un communiqué commun Homoboulot, L'Autre cercle et l'Inter-LGBT. Loi du silence Les associations déplorent encore «la loi du slience» car la révélation de son orientation sexuelle ou de son identité de genre reste incomprise et met mal à l’aise entre eux les salariés et les agents de la fonction publique. Plus grave encore: les salariés du privé, à 42%, se taisent s'ils sont victimes ou témoins de ces discriminations. Et à 61%, il estiment qu'en parler n'aurait rien changé. De plus, les organisations «remarquent avec intérêt que le baromètre aborde clairement le sujet de l'identité de genre alors que celui-ci est en général ignoré dans le monde professionnel». Les prochains baromètres intégreront une dimension comparative européenne, notamment en matière de droit du travail (égalité et non discrimination, questions de genre) et de protection sociale. La protection des homos «doit être une priorité» aussi «La protection des salariés et agents LGBT doit devenir une priorité au même titre que l'égalité professionnelle femme-homme ou le handicap», notent les associations. «Cela est d'autant plus nécessaire dans un contexte tendu de crise économique et sociale où les entreprises et administrations se restructurent et réalisent, pour certaines, des plans de sauvegarde de l'emploi, car il existe un risque de stigmatisation et de discriminations liées à l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.» Les associations «rappellent que la diversité est source de performance et que la visibilité des personnes LGBT peut être une source d'amélioration du climat au travers de l'acception de chacun.» Dans l'ensemble du baromètre, plus d'un Français sur quatre affirme avoir été victime de discrimination au travail, et plus d'un tiers avoir été témoin de tels faits imputés le plus souvent au supérieur hiérarchique. Des chiffres sont stables dans le secteur public par rapport à décembre 2010 et en baisse de cinq points dans le privé. Dans un contexte de crise, le nombre des salariés du privé affirmant ne pas réagir ou se taire en cas de discriminations subies ou vues enregistre en revanche une forte hausse (+11 points) pour atteindre 42%. Dans le public, ils sont 29% des agents dans ce cas (-2 points). |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|