02/02/2012 Depuis mercredi, le Méridien reconnaît l'homoparentalité de ses employés gays et lesbiennes, un an après avoir reconnu la validité de leurs mariages contractés hors de France. L'an dernier, l'hôtel Méridien de Nice avait été la première en France à reconnaître le mariage gay qu'auraient pu contracter, dans les pays où il est instauré, ses 210 salariés. Depuis mercredi, ce fleuron de la Promenade des Anglais élargit les droits qu'il accorde aux parents biologiques aux beaux parents, hétéro ou homo. Seule condition: que la parentalité soit officialisée au travers d'un mariage ou d'un pacs. En clair, un salarié beau-parent d'un enfant jouit désormais au Méridien des mêmes droits que le parent biologique au regard de la loi française en termes de congés, d'aides ou d'aménagement de travail. Là encore, ce quatre-étoiles fait figure de précurseur. «A ma connaissance, aucune autre entreprise de France n'a, à ce jour, accordé ce droit», croit savoir Patrick Pozuelos. Pilier du «Collectif de lutte contre les discriminations LGBT au travail» interne à la CGT et «salarié depuis plus de trente ans» du Méridien, c'est lui qui avait inscrit cette éventualité dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) imposées à toute entreprise disposant d'un délégué syndical. «C'était la suite logique de la reconnaissance du mariage gay obtenue l'an dernier, relativise-t-il. N'ayant rencontré aucune objection, elle a été extraite des NAO pour être appliquée dès le 1er février. Il faut reconnaître que notre direction actuelle n'a aucune barrière avec les revendications LGBT.» «La sexualité de ses salariés ne regarde pas l'entreprise» «J'ignore si certains de nos salariés peuvent s'en prévaloir, mais je ne crois pas que cette disposition aura pour notre établissement un impact financier et social considérable, concède Pablo Bandala, le directeur général joint par téléphone. Mais c'est une question de principe. On est tous des êtres humains, je ne vois pas à quel titre, on peut se permettre de faire des distinctions entre hétérosexuels et homosexuels. La sexualité de ses salariés ne regarde pas l'entreprise. Le droit du travail laissant à l'employeur une marge de manœuvre en la matière, je trouve juste de traiter tout le monde sur le même pied d'égalité.» A la tête d'une entité autonome, Pablo Bandala ne craint aucun reproche de son propriétaire: «Au contraire! Cet établissement est, par l'intermédiaire de la chaîne Méridien, membre du groupe Starwood hotels & resort qui est très attaché au plan mondial à une éthique respectueuse des individus dans leur diversité, qu'ils soient clients, partenaires ou collaborateurs.» Sans complexe, il ajoute: «Même si ce n'est pas l'objectif de ces mesures et que nous n'en avons pas fait un argument commercial, c'est aussi la garantie pour la clientèle gay, qui est une niche très importante pour l'hôtellerie de luxe, qu'elle est la bienvenue au Méridien.» Rattrapé par le code civil Après cette nouvelle disposition avant-gardiste, Patrick Pozuelos ne voit «pas d'autre revendication LGBT à porter au sein de l'entreprise où l'égalité des droits en la matière est totale désormais.» Son directeur général, lui, parie que le Méridien sera bientôt rattrapé par le code civil: «Dans six mois, dans un an, le mariage gay, l'homoparentalité seront reconnues en France. C'est tellement évident!» |
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