11/02/2012 Pour avoir dit que Christian Vanneste était «raciste et antisémite», Jean-Vincent Placé a été condamné à 500 euros d'amende… mais pas pour avoir dit qu'il était «homophobe». Le 14 juin 2011, alors que l'Assemblée nationale venait de rejeter la proposition de loi socialiste visant à ouvrir le mariage aux couples homosexuels, Christian Vanneste avait déclaré: «Je ne vois pas en quoi la représentation nationale doit s'intéresser à une aberration anthropologique.» Puis, le sénateur Europe Ecologie-Les Verts de l'Essonne, Jean-Vincent Placé, avait réagi sur un plateau de télévision en déclarant: «Ce type est infâme, voilà la réalité, il est connu pour ses propos homophobes, racistes, voire antisémites. (…) C'est lamentable.» Une déclaration qui lui avait valu une plainte de la part du député UMP du Nord. Hier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'élu écologiste à 500 euros d'amende pour avoir diffamé Christian Vanneste, ainsi qu'à verser à celui-ci (qui en réclamait 10.000) un euro symbolique de dommages et intérêts, ainsi qu'à publier le jugement dans un organe de presse. Homophobe? «Une base factuelle suffisante» pour le penser Mais l'examen du délibéré est des plus intéressants, car le fait d'avoir traité Christian Vanneste d'«homophobe» n'est pas la raison de la condamnation. La 17e chambre estime que «dans le cadre de la polémique politique (...), une grande liberté de ton peut être admise, encore faut-il que la personne qui s'exprime dispose d'une base factuelle lui permettant de le faire». Or concernant les propos homophobes, le tribunal a estimé que Jean-Vincent Placé «disposait d'une base factuelle suffisante» car, rappelle-t-il, M. Vanneste a tenu à ce sujet en 2005 «des propos qui avaient choqué de nombreuses personnes» («l'homosexualité est une menace pour la survie de l'humanité», etc, NDLR). En clair, dans le cadre d'une interview politique télévisée en tout cas, on peut dire que Christian Vanneste est homophobe. Placé se félicite En revanche, «il n'en va pas de même quant à l'imputation de tenir habituellement des propos racistes voire antisémites». Pour le tribunal, l'élu EELV ne disposait pas d'éléments suffisants «pour légitimer» ces derniers propos, qui ont «dépassé (…) les limites admissibles de la polémique politique et de la liberté d'expression». En réaction à cette décision, Jean-Vincent Placé s'est d’ailleurs borné à se féliciter dans un communiqué d'avoir été «relaxé» sur les propos homophobes. «Cette décision confirme que l'on peut de bonne foi, aux yeux de la justice, considérer que M. Vanneste est connu pour ses propos homophobes». Son avocate maître Caroline Mécary, qui avait déjà combattu Christian Vanneste devant la justice à plusieurs reprises, ignore pour l'heure si son client va faire appel. |
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