20/02/2012 INTERVIEW. Tout juste élue à la tête de SOS homophobie, Elisabeth Ronzier veut poursuivre le travail de l’association, notamment son développement en région. L'association interpelle aussi les candidats à l'élection présidentielle. TÊTU: Vous venez d’être élue à la tête de SOS homophobie. Quel a été votre parcours associatif? J’ai commencé à militer pour les causes LGBT il y a huit ans, au sein de l’association étudiante HBO (Homos et bis d’Orsay), puis j’ai rejoint l’Inter-LGBT. J’ai notamment participé à l’organisation de la Marche des fiertés LGBT et à la commission politique. Il y a deux ans, j’ai adhéré à SOS Homophobie, avant tout pour me rapprocher du terrain et apporter mes connaissances juridiques (Elisabeth Ronzier est doctorante en droit, NDLR) aux victimes de LGBT-phobies. Quelles seront les priorités de votre mandat? Ces deux dernières années, SOS a connu un développement incroyable, passant de 200 à 600 membres. Depuis deux mois, grâce à une campagne sur les réseaux sociaux, nous avons encore enregistré 250 nouvelles adhésions. Cette croissance a permis de développer nos activités en région et nous avons maintenant des délégations dans la plupart des grandes villes. Notre priorité est de solidifier cette présence sur l’ensemble du territoire. Si elles le souhaitent, les victimes peuvent être orientées vers ces délégations régionales, dont les coordonnées sont disponibles sur notre site internet. «Le nombre de témoignages que nous recevons sur la ligne d’écoute ne faiblit pas.» La nouvelle équipe a également à cœur de prendre en compte toutes les dimensions des LGBT-phobies. Nous nous intéressons autant aux gays qu’aux lesbiennes, aux bis et aux trans. Nous développons également de nouvelles plages d’accueil de notre ligne d’écoute, qui aide et conseille les victimes, et dont les appels constituent la base de notre rapport annuel. La ligne est ainsi ouverte en nocturne un lundi par mois de 22h à minuit et, en plus du téléphone, nous proposons maintenant des tchats écoute sur notre site. Poursuivrez-vous les actions de sensibilisation en milieu scolaire? Oui. SOS homophobie a reçu un agrément national pour intervenir auprès de classes de collèges et de lycées. C’est capital de lutter contre les LGBT-phobies dès le plus jeune âge et de déconstruire les clichés à l'heure où ils se forment. En 2010-2011, nous avons mené des réunions dans plus de 350 classes, dont la moitié en Ile-de-France. Plus de 7.000 élèves ont ainsi été sensibilisés. Par ailleurs, nous animons un site internet à destination des jeunes gays, lesbiennes, bis et trans, cestcommeca.net. L'homophobie marque-t-elle un recul en France? Non, toujours pas! Le nombre de témoignages que nous recevons sur la ligne d’écoute ne faiblit pas et demeure aux alentours de 1.500 par an. Internet reste un défouloir pour les homophobes et beaucoup nous signalent encore des actes homophobes dans les lieux publics. Les agresseurs se sentent encore la légitimité d'agir aux yeux de tous, souvent en toute impunité. Cela doit pousser à approfondir le travail de prévention. Et à l’approche des élections, nous attendons que tous les partis clarifient leurs engagements pour lutter contre les discriminations et en faveur de l’égalité des droits. Les citoyens doivent pouvoir voter en connaissance de cause. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|