16/03/2012 Les Pyrénées s'apprêtent à accueillir leur première «Pride» des neiges, une glisse gay sur les pentes ariégeoises destinée à montrer que le milieu montagnard est plus ouvert que ne le font croire les clichés. Avec la «snow gay» organisée ce week-end dans la station de ski d'Ax-les-Thermes, «on voulait s'engager dans un acte militant en milieu montagnard et rural», explique Frédéric Petit, président de l'association ariégeoise Lune et l'autre à l'origine de l'événement. «On veut dire qu'on existe, que ça ne se passe pas si mal, qu'en Ariège aussi on est accepté», loin des idées reçues sur les campagnes ou les montagnes qui seraient plus arriérées que les villes, ajoute le représentant de cette association d'une cinquantaine d'adhérents créée en 2010. «Glisse gay» L'événement s'inspire des marches des fiertés même s'il ne peut emprunter le label «gay pride» qui est déposé, dit-il. Soutenu par la mairie de la localité de 1.500 habitants et par la station de ski, ainsi que par nombre de commerçants, il dure trois jours. Point d'orgue samedi: une «glisse gay» à laquelle les participants sont invités à venir dévaler les pistes déguisés et en musique, avant de déguster un vin chaud et, éventuellement, de finir la journée en boîte. Le militantisme homosexuel n'est pas l'apanage des villes, dit Patrick Casty, président d'honneur de l'association, qui dénonce une certaine «arrogance urbaine» des associations nationales. «Même ici, on trouve des petites associations qui essayent de faire bouger leur petit coin». Ouverture et modernité «On est assez content que ça se passe à Ax car ce genre d'évènement est souvent réservé au milieu urbain», renchérit le maire PS Pierre Peyronne, qui veut «faire valoir la modernité de notre territoire». «Les Ariégeois sont souvent pris pour des ringards qui refusent (la réintroduction de) l'ours» et là, «c'est une façon de casser leur image». Pour la station, c'est le moyen d'élargir sa notoriété et de conforter l'image «branchée» qu'elle cherche à se donner, explique Cyril Bardin, responsable de sa communication. Les appels ne sont pas venus seulement de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, l'aire de rayonnement habituelle de la station, mais aussi de Lille, Paris, Nantes et même Londres. Une semaine avant, environ 200 personnes s'étaient inscrites à la «snow gay». Homophobie à la campagne Michel Teychenné, conseiller municipal dans l'opposition de gauche à Pamiers (Ariège) et chargé des questions LGBT dans l'équipe de campagne de François Hollande, nuance l'image de la montagne comme un eldorado homosexuel. «La problématique dans la ruralité, c'est l'isolement», en particulier chez les jeunes, dit l'ancien député européen, «le fait de ne pas pouvoir se confier pèse beaucoup, et grandir homosexuel à la campagne est plus difficile qu'en ville à cause de l'isolement et du manque d'anonymat. Tout se sait ici, tout le monde s'épie». «L'homophobie existe en ville, elle existe aussi à la campagne», dit-il. Ce que confirme Nicole, de l'antenne ariégeoise de Contact, association d'aide aux familles qui apprennent l'homosexualité d'un proche. Nicole intervient sur ces thèmes dans les lycées du département et, selon elle, l'homophobie est surtout prégnante chez les jeunes. |
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