22/03/2012 La FSGL s'est vu refuser cet agrément, sans même avoir eu le temps de déposer une demande en bonne et due forme. Et sans vraiment comprendre les raisons de cette fin de non recevoir. Explications. Alors que se tenait en fin de semaine dernière à Paris la toute première formation dans le cadre de la lutte contre les discriminations dans le sport («lutte contre le racisme et l'homophobie dans le sport» d'après l'intitulé officiel) annoncée il y a plus d'un an par la Ministre d'alors Chantal Jouanno, TÊTU a eu connaissance du refus du Ministère des Sports actuel de délivrer un agrément en tant que fédération affinitaire à la Fédération sportive gaie et lesbienne (FSGL). Une nouvelle qui a pris au dépourvu l'ensemble du bureau de la Fédération. «Surprise et colère» «Personnellement, ma première réaction a été de la surprise et de la colère, indique Hubert Quarantel-Colombani, secrétaire général du bureau de la FSGL. Surprise parce que nous n'en étions pas encore là dans notre demande, puisque nous consultions la Direction juridique pour savoir comment déposer notre dossier. Je m'attendais donc à ce que nous ayons des échanges, des rendez-vous, d'autant que depuis septembre à plusieurs reprises je leur avais envoyé des messages. Par ailleurs, de notre côté, nous avions revu le Code du sport pour mettre nos statuts en accord. Sur un certain nombre de règlements -celui contre le dopage par exemple, auquel le Ministère fait allusion dans sa réponse- j'ai fait un copier-coller. D'où la colère». Aggravée par le fait que la décision n'a pas été rendue par la Direction juridique, comme c'est pourtant l'habitude, mais qu'elle émane cette fois directement du Ministre. La FSGL serait hors-critères Car dans un courrier daté du 20 décembre 2011 dont TÊTU a pu prendre connaissance, le cabinet de David Douillet met directement en cause la conformité des statuts de la FSGL. Mais ce n'est pas tout. «En tout état de cause, et alors même que vous procéderiez à la modification de ces textes, poursuit le directeur du Cabinet, une demande de délivrance d'un agrément sur le fondement du code du sport ne pourrait être satisfaite.» Motif? «La FSGL ne répond pas (au) critère principal», à savoir celui définissant «les fédérations sportives comme étant celles qui ont pour objet "l'organisation de la pratique d'une ou plusieurs disciplines sportives".» Rappelons que la FSGL rassemble plus de trente associations et une quarantaine de disciplines, et qu'un simple survol de son site internet suffirait à le constater. Un Ministre aux abonnés absents? TÊTU a bien évidemment cherché à plusieurs reprises, et avec persévérance, à interroger le Ministère afin d'obtenir des éclairages sur cette décision. En vain. Pourtant, cette décision n'est pas anodine puisqu'elle a pour conséquence de priver la fédération d'une reconnaissance officielle nécessaire à l'obtention de certaines subventions, tant au niveau local que national. «À la réception organisée au retour des Gay Games de Cologne, se souvient avec amertume Hubert Quarantel-Colombani, Roselyne Bachelot (alors Ministre de la Santé et des Sports, ndlr) nous avait dit en personne: "faites votre demande, évidemment qu'elle sera acceptée". Et la Secrétaire d'État Rama Yade était allée dans le même sens.» Un an et demi plus tard, tout a visiblement changé. |
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