27/04/2012 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Amélie Mauresmo a intégré l’équipe de la n°1 mondiale Victoria Azarenka. Mais c’est surtout l’éventualité de sa nomination comme capitaine de Coupe Davis qui fait parler. Une femme entraîneur de garçons? Au Monte-Carlo Country Club cette semaine, l'attention des spectateurs (et -trices...) était tout autant retenue par le spectacle livré par les Nadal et autre Djokovic sur le court central que par celui d'Amélie Mauresmo rigolant avec Victoria Azarenka sur les terrains d'entraînements. Une ancienne n°1 mondiale aux côtés de l'actuelle reine du circuit. Car à peine son marathon bouclé à Paris en 3h16, notre «Amé» nationale a rallié la Principauté pour poursuivre activement sa collaboration avec la Biélorusse officialisée une semaine plus tôt lors de la Coupe Davis. La double championne en Grand Chelem a rejoint la structure de «Vika» afin de l'épauler dans sa préparation à la terre battue, plus particulièrement jusqu'au tournoi de Stuttgart. Et peut-être plus si affinités. «Je ne me définis pas de rôle, a confié Amélie Mauresmo à L'Equipe. Se définir, c'est se réduire à quelque chose. Je suis là pour répondre aux demandes de Vika et lui apporter de la confiance». Et accessoirement la faire jouer au tennis ballon, comme en témoignent ces photos et cette vidéo, postée par Victoria Azarenka. À ce jeu-là, attention Vika, notre Amélie n'est pas mauvaise du tout... Mauresmo capitaine de Coupe Davis? Mais au Monte-Carlo Country Club cette semaine, d'autres discussions bruissaient autour de l'une des (anciennes) sportives préférées des Français. Le Parisien-Aujourd'hui en France y a même consacré une partie de sa une ce vendredi. «Et si c'était Mauresmo...», s'est interrogé le quotidien. Oui, et si c'était Mauresmo qui devenait capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, poste laissé vacant par Guy Forget depuis la défaite des Bleus en quarts de finale de l'épreuve face aux Etats-Unis, précisément sur les courts monégasques? Une femme entraîneur d'un team exclusivement masculin, voilà qui constituerait une première. Et aurait de la gueule. «Il ne s'agit pas d'une femme mais d'une championne, peut-être la plus grande qu'on ait eue», commente Patrice Hagelauer, le Directeur technique national, dans le journal, montrant ainsi pour la première fois une ouverture possible au-delà du genre. Loïc Courteau, l'ancien coach d'Amélie Mauresmo, aujourd'hui entraîneur de Julien Benneteau, confirme: «Elle le ferait si les joueurs le lui demandaient. Ce n'est pas elle qui va demander. Tout le monde sait qu'elle est prête.» Trop macho, le tennis? Même si Courteau, resté très proche de la championne, ne dit pas que ce rapport de force serait aisé. «Le tennis est un sport de machos, affirme le technicien. Et les hommes pensent au fond d'eux qu'ils ne peuvent pas être dirigés par une femme (...) or ils devraient se poser la question suivante: qu'est-ce qu'une vainqueur de la Fed Cup, une ancienne numéro un mondiale, pourrait nous apporter?» Une question que l'un des joueurs français les plus machos s'est précisément posée, puisque Michaël Llodra - c'est lui le macho - s'était adjoint les services d'Amélie Mauresmo pour la saison sur gazon en 2010, avec bonheur. Pourtant, celui qui fut le patron de l'équipe de France quatorze ans durant reste, lui, sceptique. «À certains moments, dit Guy Forget, il faut remettre à l'endroit (les garçons) et je ne suis pas sûr qu'elle ait envie d'entrer dans ce genre de relations.» Ce qui est sûr, c'est que si l'on n'essaie pas, on ne saura pas. Et que le terme «entraîneur» aura alors toujours très peu de chances d'être accepté au féminin dans une acception sportive. Mais pourquoi ne pas rêver de ce jour où «entraîneuse» sera enfin pris au sérieux? |
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