06/06/2012 L'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy s'est exprimé dans un magazine catholique sur deux sujets LGBT qui ont émaillé la présidence de son mentor. Les temps changent? Pas lui, en tout cas. Il assume encore. En pleine campagne pour les législatives (il est candidat dans les Yvelines), Henri Guaino est revenu sur deux grands dossiers LGBT de l’ère Sarkozy pour une publication catholique. Evoquant les unions des homos – plutôt un non-sujet du président Sarkozy qui avait abandonné son projet d'union civile sous prétexte qu'un pacte réservé aux homosexuels serait inconstitutionnel, sans pour autant envisager le mariage, l’auteur des principaux discours de l'ex président de la République sort les grands mots. «L’ancien président a-t-il voulu faire un "un calcul électoral" pour s’attirer les sympathies des catholiques?» demande l’hebdomadaire Familles chrétiennes. «Le devoir du chef de l’État est de chercher à éviter les déchirures dans la Nation» n’hésite pas à lancer Henri Guaino. Tout en expliquant que «les hommes politiques (peuvent) avoir d’autres motivations qu’électorales» et que Sarkozy s’était «forgé des convictions à l’épreuve du pouvoir et de la complexité des choses humaines», il déballe les chiffres. «Admettons que 60% des Français soient assez « pour » le mariage homosexuel et que 30% le refusent catégoriquement. D’un côté, on a une majorité qui embrasse l’air du temps et de l’autre, une forte minorité résolument opposée parce que cela lui pose un problème de conscience». Relire les manuels Pour enfoncer le clou, dans la question suivante, il n’hésite pas à comparer une France divisée… à une prise d’otages. «Il n’y a rien de pire que la bonne conscience, dit-il. La morale de la politique est dans le cas de conscience. Si des terroristes prennent des otages, dois-je essayer de les délivrer ou bien ne pas prendre ce risque et les laisser emmener par leurs ravisseurs?» Un peu plus loin, la question de l'introduction d'une réflexion sur la question des genres dans les manuels de classes de première L et ES revient sur la table. En expliquant avoir été averti de ces nouveaux programmes «par la presse», il lance : «C’est proprement ahurissant. C’est de la confusion intellectuelle. Seulement, à chaque échelon, c’est le règne du politiquement correct, et personne n’ose prendre de risques par rapport au consensus ambiant. C’est la logique de la machine bureaucratique dont le politique est exclu. Il doit y reconquérir sa place.» Le Haut conseil de l’éducation chargé de déterminer les programmes, et dont le président est déjà désigné par le président de la République, sera ravi d’apprendre qu’Henri Guaino veut surveiller d’encore plus près ses travaux… |
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