30/06/2012 INTERVIEW. Après les résultats des élections législatives, le porte-parole de l'Inter-LGBT se dit «rassuré», «optimiste»... mais aussi avide de concret: il vient de solliciter un rendez-vous avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Dimanche soir, les 577 sièges de l’Assemblée nationale ont été redistribués. Pour TÊTU.com, Nicolas Gougain dresse le bilan post-législatives de l’Inter-LGBT, dont il est le porte-parole. Plus que jamais fidèle au mot d’ordre «L’égalité n’attend plus», il nous explique ce qu’il espère du gouvernement pour les LGBT maintenant que celui-ci dispose d’une majorité parlementaire. TÊTU.com: Quelle a été votre réaction aux résultats dimanche soir? Nicolas Gougain: Le président de la République et le Premier ministre disposent aujourd’hui d’une majorité parlementaire pour mettre en œuvre les projets de loi que l’on appelle de nos vœux. Je suis plutôt optimiste pour les mois à venir! On sent une attention importante sur les questions LGBT, et je ne sens pas de porte fermée aujourd’hui au gouvernement… Ce qui est aussi très positif dans la nouvelle Assemblée, c’est qu’il y a 40% de nouveaux élus et qu’il y a eu un renouvellement générationnel – même s’il n’est pas suffisant. Et pour la première fois, on a réussi à obtenir l’engagement de plusieurs dizaines de députés, aujourd’hui élus, sur les sujets LGBT. Toutes les cartes sont donc entre les mains de la nouvelle majorité parlementaire. Et tout reste à faire! Certains députés réputés pour leurs propos homophobes ont été écartés des bancs de l’Assemblée nationale… Certains leaders de l’entente parlementaire se sont fait battre - Jean-Marc Nesme en est le plus gros symbole. Pareil pour Christian Vanneste dès le premier tour, pour Brigitte Barèges, Eric Raoult, Claude Bodin, Patrick Beaudouin. Ils sont connus pour leur virulence et ne pourront plus porter leur voix à l’Assemblée. Même si d’autres ont été reconduits… Vous pensez à qui? Jacques Myard, Hervé Mariton, Philippe Goujon. Et puis il y a bien sûr l’entrée de trois députés d’extrême droite… Des candidats plus gay-friendly que les autres, dont on doit saluer l’élection ou la réélection? Il me paraît un peu compliqué de pointer ceux qui sortiraient du lot, justement parce que j’attends de voir ce que vont faire les députés de la nouvelle majorité! Après, parmi ceux qui se sont illustrés pendant leur précédente mandature, on peut saluer la réélection au premier tour de Noël Mamère, celle de Catherine Queyré, de Franck Riester, de Patrick Bloche, de Michèle Delaunay... Je pense aussi à Marie-George Buffet. A droite également, on a eu la réélection de plusieurs personnalités qui avaient pris partie sur la question du mariage. Je pense à Jean-Louis Borloo, à Yves Jégo. Vous sollicitez aujourd’hui un rendez-vous avec François Hollande et Jean-Marc Ayrault avant la Marche des fiertés LGBT de Paris, qui aura lieu le 30 juin. Dans quel but? Oui et je suis plutôt confiant, j’ai bon espoir que l’un ou l’autre nous reçoive avant la Marche, compte tenu de leur niveau d’engagement sur ces sujets pendant la campagne. Pour cet entretien, il paraissait important d’attendre après le second tour des législatives. Parce que jusqu’ici le gouvernement pouvait envoyer des signaux et faire des déclarations symboliques – ce qu’il n’a pas manqué de faire sur le mariage, l’adoption ou sur le don du sang par exemple – mais tant qu’il ne disposait pas d’une majorité parlementaire on ne pouvait pas entrer dans le dur du sujet. Maintenant que c’est fait, on voulait profiter de l’événement très fortement médiatisé de la Marche LGBT pour demander au nouveau gouvernement sur quel calendrier de travail on pouvait se mettre d’accord. Notre mot d’ordre étant «L’égalité n’attend plus», le ton est donné… Et on veut également aborder la question du périmètre des réformes à venir. C’est-à-dire? On souhaite par exemple discuter du champ de l’homoparentalité dans son ensemble – pas que de l’adoption. On veut débattre de la question de la PMA (Procréation Médicalement Assistée), de la co-parentalité, etc. Bref, il y a toute une série de sujets sur lesquels tout n’est pas complétement débroussaillé du côté de nos parlementaires… Et puis il y a des sujets qui sont tout sauf mineurs pour nous, et pour lequel il n’y a pas vraiment de calendrier: tout ce qui relève des discriminations au quotidien; et aussi la question des droits des trans, sur laquelle Najat Vallaud-Belkacem s’est clairement engagée au Meeting LGBT pour l’égalité. Aujourd’hui, elle est porte-parole du gouvernement… Avec du recul et après-coup, ça engage donc tout le gouvernement. |
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