06/07/2012 La tension monte dangereusement entre les organisations concurrentes que les autorités contraignent à partager le même parcours. «Putain qué waï!» Autrement dit «quel bordel» en argot marseillais. La confusion ne cesse de grandir dans la Cité phocéenne à mesure qu'approche ce samedi 7 juillet. C'est à cette date en effet que Marseille devait conclure la saison 2012 des gay prides françaises. On savait déjà qu'en raison de leurs rivalités notoires, deux associations LGBTQI appelaient, cette année encore, à des défilés concurrents. La Lesbian et gay parade («LGP») et sa «Marche des fiertés» ; «Tous&go» et sa «Marche pour l'égalité.» Chacune dûment assortie d'un village associatif, d'un apéro final et d'une soirée de clôture qui ont donné lieu, ces dernières semaines, à une surenchère entre les deux camps. Mais ce duel à fleurets mouchetés jusqu'ici pourrait bien virer à l'empoignade publique ce samedi sur le pavé marseillais. A l'origine, les deux défilés devaient se tenir à plusieurs kilomètres de distance. Dans le centre pour «LGP»; au Prado pour «Tous&go.» Mais le préfet à la sécurité s'est opposé à ce qu'il a décrit le 21 juin dans un communiqué comme une gabegie «vue la mobilisation des moyens humains, techniques et financiers que cela représente pour la Ville, la Communauté urbaine et l'Etat, vue la gêne que cela va provoquer pour la circulation (...) et attendu qu'il s'agit du premier week-end de soldes.» Décision a donc été prise de n'autoriser qu'un seul parcours, celui empruntant les grandes avenues résidentielles du Prado (départ du parc du XXVIe-Centenaire, allées Turcat-Méry, Prado I, Prado II, dispersion au parc Borély). «Ça risque d'être très tendu» Lésée, la «LGP» a accepté par «volonté de rassemblement» en regrettant toutefois le précédent «parcours [qui] nous avait été proposé par la Ville de Marseille pour une meilleure visibilité. Visibilité qui sera fortement réduite avec ce nouveau parcours. Ce qui limitera considérablement la diffusion des messages revendicatifs aux publics potentiellement disponibles en centre-ville.» Une volonté de meilleure exposition qui avait aussi, à titre d'exemple, amené le 16 juin la marche voisine de Nice à délaisser la Promenade des Anglais pourtant emblématique, au profit du centre-ville plus fréquenté. En contrepartie, «l'association "LGP" partira en premier», a prévu la préfecture, à 15 h 30, et «"Tous&go" en deuxième avec une heure de décalage.» Mais il n'en est pas question pour Christophe Lopez de «Tous&go»: «Tout le monde partira en même temps ou c'est nous qui partirons les premiers.» Et le président furibard de parler d'«affaire politique qui va aller très loin.» «Je reconnais que c'est un comble d'en arriver là, mais s'il n'y a pas un arrêté pour entériner cet ordre de marche, ça risque d'être très tendu», déplore Gilles Dumoulin. Le président de la «LGP» semble affecté par ce dernier épisode dans le feuilleton de la guerre des clans marseillais : «J'avoue que c'est difficile à encaisser. J'en ai marre de tous les bâtons qu'on nous met dans les roues...» car son association a été mandatée pour organiser l'Europride à Marseille en 2013. Mais, à un an tout juste de l'échéance, la communauté gay locale qui était déjà la plus attardée des grandes villes de France risque d'offrir demain le spectacle pitoyable de sa division. |
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