18/07/2012 Travaillant pour les LGBT auprès de l'ONU, ces 23 associations préfèrent, plutôt que pousser la France comme «leader», laisser l'Afrique du Sud porter une résolution de l'homosexualité. Alors que trois membres du Comité IDAHO ont débuté une grève de la faim il y a près de trois semaines, des militants LGBT internationaux défendent une autre piste pour obtenir la dépénalisation universelle de l'homosexualité à l'ONU. Pour preuve, cette lettre datée du 27 juin et que TÊTU s'est procurée. Signée de 23 associations ou ONG mondiales qui défendent les LGBT aux Nations-Unies, elles se démarquent de la stratégie de Louis-Georges Tin. Tout en reconnaissant «la sincérité et l'engagement» de ces militants, les signataires estiment qu'il n'est pas judicieux d'exiger de la France qu'elle prenne l'initiative d'une résolution aux Nations-Unies. Car selon elles l'Afrique du Sud ferait aussi bien, sinon mieux l'affaire: ce pays où le mariage des couples homos est possible depuis 2006 a déjà porté en 2011 une résolution contre l'homophobie. Depuis, assurent les ONG, un «suivi» par ce pays est en cours – et en tout cas, «ce leadership par un pays du Sud est primordial dans le processus d'élaboration d'une résolution. Il joue un rôle essentiel pour surmonter les clivages politiques et régionaux et pour élargir le nombre de pays» soutenant la résolution. Démonstration occidentale En résumé, même s'il est «fondamental pour la France de continuer à soutenir» les efforts de l'Afrique du Sud, «toute autre initiative lancée par la France ou par un autre Etat – à l'Assemblée générale ou au Conseil des droits de l’Homme – porterait atteinte au leadership» de ce pays, préviennent les signataires. «Ce n'est pas le tout de faire voter une résolution, il ne faut pas qu'elle semble forcée, analyse un militant connaisseur du dossier. Imaginons une résolution contre la peine de mort dans le monde, la Chine l'abolirait-elle aussitôt? Le travail diplomatique dans l'ombre, même s'il prend du temps, peut être plus efficace qu'une grande démonstration venue d'Occident.» «Le temps presse» Pour Louis-Georges Tin, ces critiques ne sont pas nouvelles: «J'aimerais bien que l'Afrique du Sud porte cette résolution sur la dépénalisation, mais cela fait trois ans que tout le monde le lui demande, et elle ne le veut pas, à l'évidence. Elle semble tantôt pour la cause, tantôt très réservée, pour ne pas en dire davantage...», estime-t-il, soutenant le caractère indispensable d'une impulsion France/Etats-Unis. «Maintenant, ça suffit. Le temps presse. Les élections américaines arrivent en novembre, il faut avancer. La France doit prendre ses responsabilités et doit lancer le processus» tranche le président du Comité IDAHO, qui vient de signer une tribune sur le Huffington Post français, et continue d'attendre un coup de fil du gouvernement. |
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