10/09/2012 A peine nommée, déjà sur «le terrain». Hier matin, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, héritait d'une mission interministérielle de lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle. Quelques heures après, elle prenait le goûter au Mag, une association de jeunes LGBT dans le 11e arrondissement parisien. Sur le plan de la com', l'image se veut parfaite: la visite de courtoisie, préparée depuis plusieurs semaines, assure le service après-vente de l'annonce matinale, qui avait fuité dans la presse. Et elle met en lumière des jeunes, la priorité revendiquée de François Hollande. Pour Florent Dezenaire, vice-président du Mag, la visite de Najat Vallaud-Belkacem est «une belle lueur d'espoir. C'est la première fois que nous accueillons une ministre dans nos locaux. Nous pouvons attendre de réelles avancées pour la jeunesse LGBT.» Disponible et attentive, la ministre aura passé une heure et demi au Mag, à écouter une vingtaine de militants. Dans la salle, tout le monde partage les mêmes avis, aucune contradiction n'agite la conversation. S'improvisant animatrice, Najat Vallaud-Belkacem parle peu. Elle pose des questions, écoute, se renseigne sur le parcours de quelques-uns, sur l'évolution des mentalités chez les jeunes, sur les interventions du Mag en milieu scolaire ou sur les difficultés pour obtenir des subventions. La discussion ratisse large et va de la biphobie aux clichés véhiculés par les médias. Alors qu'un jeune évoque les stéréotypes collés aux homos, Najat Vallaud-Belkacem rappelle «que les discriminations liées à l'orientation sexuelle et le sexisme sont proches et dépendent des clichés de genre. C'est logique et juste que le premier ministre m'ait confié cette mission, les démarches se rejoignent.» Une manière de répondre au vague étonnement qui a accueilli sa nomination: si elle était très présente sur les questions LGBT durant la campagne, ses fonctions ministérielles n'y paraissent pas directement liées. Elle dévoile également les thèmes, «définis après une concertation approfondie avec les associations», sur lesquels plancheront les groupes de travail qui remettront leurs recommandations fin octobre. Ils réfléchiront à la lutte contre les stéréotypes et les violences homophobes, aux questions liées aux familles LGBT, à la situation des personnes trans, ou à l'égalité dans le monde du travail. Au niveau international, le gouvernement souhaite peser pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité et réformer le droit d'asile pour les homos. «Nous voterons le mariage pour tous et l'ouverture de l'adoption pour les couples homos, mais ces lois n'épuisent pas toutes les revendications, estime Najat Vallaud-Belkacem. Il faut lutter contre de nombreuses autres discriminations et c'est le sens de la mission qui m'a été confiée.» Patrick Bloche, député maire du 11e arrondissement et co-auteur de la loi sur le Pacs, estime lui que «cette mission est une grande et heureuse nouvelle. Modifier une loi est simple mais changer les mentalités demande un travail en profondeur.» Au moment de partir, Najat Vallaud-Belkacem arbore le badge rainbow que vient de lui offrir le Mag, et laisse une salle plutôt séduite. «C'était très intéressant, se réjouit Florent Dezenaire. Elle était vraiment disponible et a joué le jeu.» |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|