30/10/2012 Annoncé le 26 septembre dernier par le ministre de l'Education nationale, il doit notamment traduire en recommandations la volonté du gouvernement de lutter contre les préjugés sexistes et homophobes. L'enseignement sur la sexualité dès le primaire, prévu par une circulaire de 2003, aborde l'aspect biologique mais délaisse le volet affectif et social, une carence que doit analyser un groupe de travail qui entame ses travaux aujourd'hui. Ce groupe doit présenter un plan d'action avant janvier. «Il ne faut pas en attendre une révolution. La circulaire existe, elle va loin dans ce qu'elle demande. On veut juste qu'elle soit intégralement appliquée», a prévenu le ministère de l'Education nationale. «Versant biologique» La circulaire du 17 février 2003, sur «l'éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées», comporte deux volets: les «connaissances biologiques» et «la prévention des risques» (VIH/sida, MST, grossesses précoces non désirées) mais aussi, «sinon plus, une réflexion sur les dimensions psychologiques, affectives, sociales, culturelles et éthiques». Ce texte est «surtout appliqué sur le versant biologique» et il faudra trouver «les modalités qui feront que les personnels s'empareront totalement de cette circulaire», selon le ministère. «On sait que la circulaire existe mais on n'en connaît pas les modalités concrètes et on pensait que les informations données par l'infirmière suffisaient», témoigne Violaine, professeur d'histoire-géographie-éducation civique au collège Paul-Eluard à Venissieux. Préjugés sexistes et homophobes Le ministère rappelle que l'enseignement sur la sexualité n'est pas inscrit dans les programmes. L'objectif est aussi de rendre «effectives» les trois séances d'information et d'éducation, «au minimum», qui devraient être organisées dans le courant de chaque année scolaire. En annonçant le 26 septembre le groupe de travail, M. Peillon et la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem avaient rappelé la volonté du gouvernement de faire de l'égalité filles-garçons un des fondements du système éducatif. Cet aspect figure dans le rapport de la concertation sur la refondation de l'école, tout comme «le refus des discriminations» et «la lutte contre les stéréotypes liés au genre». La nécessité de protéger les jeunes contre les «violences sexuelles» et de lutter contre «les préjugés sexistes ou homophobes» est rappelée dans la circulaire de 2003. Rimbaud Un plan d'action contre l'homophobie sera présenté par Mme Vallaud-Belkacem le 31 octobre, en Conseil des ministres, et le député PS Michel Teychenné vient d'être chargé de rédiger un rapport sur le sujet. M. Teychenné abordera la lutte contre l'homophobie à l'école, au collège et au lycée, l'identité de genre, le suicide des jeunes LGBT (lesbien, gay, bi et trans), ou encore l'accueil des familles homoparentales. Najat Vallaud-Belkacem a récemment regretté que les manuels scolaires «s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur oeuvre comme Rimbaud». Baiser de la lune Ces sujets restent cependant extrêmement sensibles. En avril 2010, un court-métrage d'animation sur le thème de l'homosexualité, Le Baiser de la lune, avait créé la polémique. Destiné aux élèves de CM1-CM2, le conte dépeint en 26 minutes très poétiques différentes façons de s'aimer, dont celle de Léon et Félix, deux poissons-garçons, sous l'oeil circonspect mais peu à peu compréhensif de la chatte Agathe, vieille grand-mère conservatrice. L'année dernière, une nouvelle polémique était née d'une circulaire du ministère prévoyant que les programmes de sciences de première comportent des chapitres sensibilisant les élèves aux études de genre. |
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