06/11/2012 REVUE DE PRESSE. Pontes de l'UMP, présidente du FN et représentants cathos ont chacun de leur côté exhorté le gouvernement à faire marche arrière ce week-end sur le mariage et l'adoption pour tous promis par le candidat François Hollande. Ce week-end et à aujourd’hui deux jours de la présentation du texte de loi sur le mariage et l’adoption pour tous en Conseil des ministres, nombre de voix se sont élevées en sa défaveur. A commencer par Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui, dans une interview au Journal du Dimanche, a estimé que si le texte était adopté, la droite devrait «l'abroger» à son retour au pouvoir. A la question «abrogerez-vous ce texte en cas d'alternance?», il souligne que «ce qui est plus simple c'est d'éviter qu'il ne passe». Christian Jacob entend demander «dès cette semaine au président de l'Assemblée de créer une commission spéciale» pour examiner le texte. «Ma première préoccupation», tempère-t-il cependant, «c'est qu'on ne nous intente pas un procès en sorcellerie pour homophobie». Valérie Pécresse est, elle, allée encore plus loin ce matin sur la chaîne LCI. La première lieutenante de François Fillon dans la course à la présidence de l'UMP a affirmé qu'il serait tout à fait possible non seulement d’abroger le texte mais aussi de démarier les couples qui seront passés devant le maire. Et quand le journaliste lui indique qu'on ne pourra pas «revenir en arrière», elle enfonce le clou: «Si, bien sûr, on peut imaginer de mettre en place un statut d’union civile et de transférer les droits sur un statut d’union civile. Ça peut se faire.» Valérie Pécresse a immédiatement été contredite par… Christine Boutin! Sur i>TELE, la présidente du Parti Chrétien Démocrate a estimé, elle, que l'institution d'un mariage pour les couples de même sexe serait irréversible, redemandant un référendum sur cette question. Interrogés sur les propos de Christian Jacob, elle a répondu: «Il ne faut pas dire ça à nos concitoyens. On ne pourra pas revenir en arrière, on ne peut pas démarier des gens. La vraie question est posée aujourd'hui», c'est pourquoi «il faut que les Français soient consultés». Sur France Inter ce matin, Xavier Bertrand, ex-ministre UMP du Travail, a appelé l'exécutif à ne «pas passer en force sur un sujet comme celui-ci», un sujet à même de «diviser en profondeur» la société française. Même son de cloche pour Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, qui a demandé hier au président François Hollande de reporter l'examen du texte pour que puissent être organisés des «états généraux de la famille». Ce projet de loi a été «incroyablement mal préparé, il n'y a eu aucune concertation», estime-t-il. «J'appelle solennellement François Hollande à reporter une nouvelle fois - il l'avait fait une première fois - l'examen de ce texte en conseil des ministres». Selon le candidat à la présidence de l'UMP, «il ne s'agit pas simplement du mariage homosexuel, il s'agit d'une réorganisation complète, d'une déconstruction du droit de la famille, avec la question de la filiation, la suppression dans le texte de la référence au père et à la mère», a-t-il déclaré lors de l'émission Tous politiques France Inter/Le Monde/AFP. C’est sur BFM-TV que Marien Le Pen s’est, elle, exprimée ce week-end. La présidente du Front national a suggéré qu'un référendum soit organisé, alors qu'on lui faisait remarquer, sondage à l'appui, que refuser cette réforme était un point de vue minoritaire dans l'opinion. «Faisons un référendum sur des sujets tels que ceux-là!», a-t-elle lancé, en appuyant ensuite sa démonstration sur le rejet, lors d'un référendum en 2005, du projet de constitution européenne. D'après elle, ce rejet s'était révélé une surprise, les instituts de sondage ne l'ayant pas anticipé. D'après un sondage BVA publié samedi par Le Parisien/Aujourd'hui en France, 58% des Français se déclarent favorables au mariage pour les homos, un chiffre néanmoins en baisse car ils étaient, selon le même sondage, 63% en 2011. Les catholiques avaient le regard tourné vers Lourdes ce week-end, où 120 évêques étaient réunis en assemblée plénière. Dans un discours prononcé à cette occasion, le cardinal André Vingt-Trois a déclaré que «ne pas reconnaître la différence sexuelle (homme/femme) serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société». Selon lui, sur un sujet d'une telle ampleur, «un large débat national s'imposait, qui ne se contente pas d'enregistrer des sondages aléatoires ou la pression ostentatoire de quelques lobbies». Un collectif opposé à l'ouverture du mariage et de l'adoption a annoncé ce week-end qu’il appelait à manifester dans toute la France le samedi 17 novembre. Ce collectif, baptisé «La Manif pour tous», invite les manifestants à s'habiller en «bleu, blanc, rose» pour des défilés prévus à Rennes, Metz, Nantes, Dijon, Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse ou Paris. |
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