16/11/2012 Alors que des actions étaient organisées dans quatorze villes de France, près d'un millier de personnes se sont réunies jeudi soir devant l'Hotel de ville de Paris pour un kiss in géant contre l'homophobie. Reportage Ni banderole, ni slogan, seulement des couples. Jeunes, vieux, hétéros pour certains mais homos dans leur grande majorité, ils sont près d'un millier à être venus s'embrasser jeudi soir devant l'Hotel de Ville. Une action symbolique contre l'homophobie, dont la date n'a pas été choisie par hasard: «Aujourd'hui, cela fait 13 ans que le Pacs a été promulgué», explique Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, au début de la manifestation. «Le but ce soir, c'est de rappeler que nous existons, que nous avons droit au respect et pas seulement à la tolérance.» Un respect qui passe par le droit de pouvoir s'embrasser librement, poursuit Nicolas Gougain: «Le kiss in est surtout une action de visibilité. Il est là pour dire qu'on peut s'embrasser dans la rue sans crainte et ce n'est pas anodin, vu le contexte d'homophobie grandissante qui accompagne les débats.» «Je ne me sentais pas différente avant. Aujourd'hui, je me sens agressée» Pas très à l'aise avec les manifestations classiques, Laure a tout de mêm tenu à faire le déplacement jeudi soir avec ses amies, en raison du climat actuel. «En tant que lesbienne, je ne me sentais pas différente avant. Mais aujourd'hui, avec tout ce qu'on lit, ce qu'on entend autour du débat sur le mariage et l'adoption, là je me sens agressée.» Derrière ses grosses lunettes noires, Carine, venue avec sa compagne, est elle aussi ulcérée par l'homophobie ambiante: «C'est inadmissible ce qui est en train de se passer, c'est d'une violence inouïe envers l'homosexualité et les homosexuels, et j'espère que ce soir il y a aussi des hétérosexuels... » Mais les couples hétéros ne sont pas très nombreux, et c'est ce que regrette Blan, auteure avec Galou de la bande-dessinée La p'tite Blan: «Je suis un peu déçue. Le but, c'est de fédérer au-delà de la communauté; le jour où nos proches, amis ou famille viendront, là, ça aura un impact, estime-t-elle. Mais bon, c'est toujours bien d'embrasser les filles!» Trop peu d'hétéros et une organisation trop aléatoire selon certains, entre ceux qui n'ont pas compris à quel moment s'embrasser et les passants qui se demandent à quoi ils assistent. Jean-Luc Roméro, présent lui aussi jeudi soir, a choisi d'en rire: «C'est la preuve qu'il n'y a pas de lobby gay car on n'est pas très bien organisés, les choses se font très spontanément!» |
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