05/12/2012 En 2009, la Confédération nationale des associations familiales catholiques avait entamé une démarche contentieuse pour empêcher SOS Homophobie de conserver son agrément. Cette dernière vient d'aboutir. Le tribunal administratif de Paris vient d’annuler l'agrément qu’avait accordé le ministère de l'Education nationale à l'association SOS Homophobie. C’est plus précisément le 23 novembre que le tribunal administratif de Paris a mis fin à cet agrément de cinq ans dont elle bénéficiait depuis 2009 en tant qu'association éducative complémentaire de l'enseignement public. Associations familiales catholiques Saisie par des parents gênés par le contenu du «module de sensibilisation» élaboré pour les intervenants de SOS Homophobie dans les classes, la CNAFC (Confédération nationale des associations familiales catholiques) avait engagé «une démarche contentieuse en octobre 2009» visant le ministère, a-t-elle précisé hier sur son site internet. Selon la CNAFC, en prenant connaissance du module, le «tribunal a notamment considéré» que les scénarios intitulés «le proviseur homophobe», ou encore «la mère homophobe» - bâtis à partir de témoignages et destinés à faire réfléchir les élèves, «sont à ce point insuffisamment nuancés qu'ils portent atteinte au principe de neutralité qui s'impose aux associations qui interviennent dans l'enseignement public». Le tribunal administratif de Paris a tranché dans ce sens, mettant précisément en cause la formation des intervenants. Selon lui, certains des propos formulés par l’association durant ses interventions «sont susceptibles de porter atteinte aux convictions religieuses et philosophiques, tant des élèves que de leurs parents ou des enseignants». Interventions dans les établissements «On a été choqué par cette décision, on ne s’y attendait absolument pas, nous confie la présidente de SOS Homophobie Elisabeth Ronzier. On est également choqué par la communication des associations requérantes, qui déclarent être en faveur de la lutte contre l’homophobie tout en faisant tout contre nous. Mais cette décision ne nous interdit absolument pas d'intervenir dans les établissements», nuance-t-elle toutefois. Chaque chef d’établissement est en effet libre de laisser intervenir les associations éducatives complémentaires de l’enseignement public qu’il souhaite. L’agrément traduit un appui supplémentaire du ministère de l'Education nationale. «L’agrément aide beaucoup quand on demande à intervenir dans les classes. Maintenant, on espère avoir démontré tout notre sérieux et notre compétence, et avoir tissé des liens de confiance avec les établissements pour qu’il n’y ait pas de conséquence. On travaille déjà sur un dossier pour demander un nouvel agrément.» SOS homophobie, créée en 1994, revendique plusieurs centaines d'interventions en milieu scolaire depuis 2003. Sur l'année scolaire 2011-2012, 12.000 collégiens et lycéens répartis sur 533 classes en France ont été sensibilisés par SOS Homophobie, contre 7.000 l'année scolaire précédente. Depuis 2004 et avant d’obtenir son agrément national, l’association intervenait déjà dans les classes. |
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