10/12/2012 Les anti-mariage pour tous défilaient samedi à Bordeaux, Lille, Nancy, au Mans, à Reims et dimanche à la Réunion. «Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant»: entre 12.700 et 32.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté samedi contre l'ouverture du mariage aux homos dans cinq grandes villes, dans le cadre du mouvement «la manif pour tous». Les manifestants, selon la police ou les organisateurs, étaient entre 7.000 et 20.000 à Bordeaux, entre 3.500 et 8.000 à Lille, 1.200 à Nancy où les organisateurs n'ont pas donné de chiffre, entre 800 et 2.500 au Mans et entre 250 et 500 à Reims. Le 17 novembre, l'opposition au mariage homosexuel avait mobilisé plus de 100.000 personnes à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes ou Rennes. Le lendemain, l'institut Civitas, proches des catholiques intégristes, avait mobilisé 9.000 manifestants à Paris. Contre-manifestations pro-mariage Samedi, plusieurs contre-manifestations ont eu lieu, dont la plus importante a réuni entre 2.500 et 3.000 personnes à Bordeaux. Les contre-manifestants, favorables au projet de mariage pour tous, étaient entre 250 et 300 au Mans, 200 à Nancy, une cinquantaine à Lille, très peu à Reims. Dans chaque ville, des élus locaux participaient aux manifestations, tant du côté des anti que des pro mariage homo. Partout, les nombreuses forces de l'ordre ont fait en sorte que les cortèges ne se rencontrent pas et aucun indicent n'a été signalé en début de soirée. Slogans de «la manif pour tous» Ballons bleus, blancs et roses, tee-shirts représentant le logo du mouvement -un homme et une femme tenant deux enfants par la main-, venus en famille et très souvent avec une poussette, les manifestants ont repris dans les cinq villes les slogans de «la manif pour tous» comme «un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant» ou «tous nés d'un homme et d'une femme». Ou encore, comme au Mans, «j'ai un papa, j'ai une maman et des grands-parents, donc je suis». Les porte-parole avaient appelé les participants à «ne pas répondre aux provocations» éventuelles, sauf «par de grands sourires», et Frigide Barjot, l'humoriste catholique qui est une des initiatrices de ce mouvement se disant apolitique et non confessionnel, avait même conseillé «d'applaudir» d'éventuels couples homosexuels qui viendraient à s'embrasser sous les yeux des manifestants. Elle avait même suggéré, au cas où des militantes de Femen «en petite tenue» auraient déboulé, que les manifestantes «se déshabillent aussi pour être en situation d'entamer un dialogue équitable». Légalisation de la GPA Frigide Barjot, présente à Lille, a considéré que le projet de loi sur le mariage pour tous «remet complètement en cause les structures de la société en changeant les règles naturelles, pluriséculaires, de la filiation homme-femme, père-mère». A Reims, les organisateurs expliquaient que le projet de loi «prépare l'ouverture de la procréation médicalement assistée pour tous et (...) la légalisation de la gestation pour autrui». «Nous sommes déterminés à signifier notre opposition à ce projet de loi», lançait à Bordeaux le coordinateur pour le sud ouest, Raphaël de Bourayne. Non loin de lui, Xavier Bongibault, président de «Plus Gay Sans Mariage», association d'homos hostiles au projet du gouvernement, affirmait que «le peuple de France n'est pas pour ce projet de loi» et que «les personnes qui s'opposent à ce projet de loi ne sont pas homophobes». «C'est l'homosexuel que je suis qui le dit», ajoutait-il. Contre les amalgames A Reims, un jeune homme d'origine asiatique de 17 ans, adopté comme ses six frères et sœurs, a expliqué sous les applaudissements «qu'à l'orphelinat, les enfants rêvent tous d'un père et d'une mère, pas de deux papas ou de deux mamans». Du côté des contre-manifestants, Paul Vinot, président de la LGP locale, a évoqué à Bordeaux «les amalgames» car il n'est «pas question» de laisser la «liberté de conscience» aux élus réticents à marier des homos. A la réunion Dimanche, entre 1.700 personnes, selon la police et 4.000, selon les organisateurs, ont également manifesté à Saint-Denis (La Réunion). Vêtus de blanc, les manifestants dont de nombreuses personnes âgées, ont défilé dans les rues de Saint-Denis brandissant des banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire «sauvons le mariage, sauvons la famille». Ils répondaient à l'appel du Collectif tous pour le mariage homme-femme présidé par Clément Ah Line, trésorier du groupe de dialogue inter-religieux et président de la Fédération des associations culturelles chinoises. A l'issue de la manifestation, ce dernier a donné lecture d'une déclaration contre le mariage pour tous qui devait être remise au préfet. Il s'est félicité que des personnes de «toutes confessions, de toutes origines, des laïques, des athées, des religieux» aient répondu à l'appel du Collectif, plaidant pour une «égale dignité des personnes quelles que soient leur convictions politiques, religieuses ou leur orientation sexuelle». Loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat Les manifestants, parmi lesquels la présidente du conseil général Nassimah Dindar (UDI), des maires et anciens députés UMP, un ex-sénateur socialiste, Albert Ramassany, ont signé une pétition demandant le «retrait du projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe». L'évêque de la Réunion Mgr Gilbert Aubry a affirmé être présent en tant que «citoyen et évêque». L'Union des familles laïques a qualifié de «provocation» la manifestation organisée le jour anniversaire de la proclamation de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, appliquée en différé sur l'île, à compter du 9 décembre 1905. La «manif pour tous» organise une grande manifestation nationale à Paris le 13 janvier. Civitas a l'intention de s'y agréger. Le débat sur le projet de loi débutera le 29 janvier à l'Assemblée nationale. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|