18/12/2012 Après Lyon, Montpellier ou encore Nantes hier, c'est aujourd’hui à Paris qu'une grande manifestation est organisée pour défendre l'égalité des droits. Les principaux partis de gauche, PS en tête, ont appelé à se mobiliser. «Lesbienne, gay, bi, trans, hétéro: tous et toutes égaux»: plusieurs milliers de partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels ont défilé hier dans plusieurs villes de province, à la veille de la grande manifestation parisienne. «Une très bonne chose» pour la ministre chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, qui fustige, dans une interview au Journal du Dimanche, «ceux qui sont contre toute évolution». «Ce sont les mêmes qui étaient contre le divorce, contre la contraception, contre l’interruption volontaire de grossesse, contre le Pacs. Et ce sont les mêmes qui étaient contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981», a-t-elle jugé. Alors qu'un nouveau sondage (Ifop) est venu confirmer l'adhésion élevée des Français au mariage pour tous (60%, contre 46% favorables à l'adoption), les manifestants ont répondu présent hier. A Marseille, 7.000 personnes selon les organisateurs, un peu moins de 2.000 selon la préfecture de police, ont battu le pavé. A Lyon, ils étaient entre 4.000 et 8.000, à Montpellier entre 2.000 et 3.000, à Nantes entre 1.100 et 4.000. D'autres rassemblements de moindre ampleur ont eu lieu à Lille, Grenoble, Metz, Dijon, Orléans ou Brest. A Toulouse, les militants se sont donné rendez-vous aujourd’hui. La réalité des nouvelles familles «Nous sommes là pour répondre aux opposants et rappeler au gouvernement l'engagement de campagne de François Hollande», a expliqué à Marseille Gilles Dumoulin, président de la LGP. A Montpellier, où la maire socialiste Hélène Mandroux doit célébrer début 2013 le premier mariage entre personnes de même sexe de France, le député PS Christian Assaf a jugé «incomplet» le projet de loi qui sera présenté fin janvier au Parlement. «Il faut aller au-delà: ouverture de la procréation médicale assistée (PMA) pour les couples de femmes, adoption simple pour deux personnes. Ça veut dire, tout simplement, reconnaître la réalité des nouvelles familles», a-t-il conclut. Dans les cortèges couleur arc-en-ciel à l'ambiance festive, les manifestants, homos et hétéros réunis, rivalisaient d'imagination et d'humour, proposant des slogans aussi variés que «Priez pour nous, on baise pour vous», «Je veux verser des pensions alimentaires comme une personne normale», «Promis Christine (Boutin, ndlr), je ne me marierai pas avec ma cousine», «Mieux vaut une paire de mères qu'un père de merde» ou encore «Les listes de mariage des gays vont relancer l'économie». Rendez-vous à Bastille Sur toutes les lèvres, sur les pancartes et affiches, une seule revendication: les mêmes droits pour tous. «Nous réclamons de la stabilité et de la reconnaissance, mais en aucun cas à des fins de déstabilisation de la société. Pourquoi les familles hétérosexuelles se sentent-elles menacées?», lançait Sabine Dukan, de l'association SOS Homophobie Grenoble, alors que de nombreux militants déploraient «une montée de l'homophobie en France». Après la province, une grande «manifestation pour l'égalité» est organisée cet après-midi dans la capitale, au départ de la place de la Bastille pour une arrivée Palais du Luxembourg (et non Opéra, comme initialement prévu). Les principaux partis de gauche, le PS en tête, ont appelé à se mobiliser. Pour les communistes, le projet gouvernemental «doit être amélioré» et cette manifestation «sera la meilleure façon de riposter à toutes les attaques réactionnaires qui se sont manifestées ces derniers temps». «Céder au chantage» Hier, les adversaires du mariage pour tous ont de nouveau fait entendre leur voix. Plusieurs dizaines de maires et adjoints du collectif «Maires pour l'enfance», venus de plusieurs régions de France, se sont réunis à Paris pour demander le retrait du projet de loi. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, a accusé pour sa part le PS de «céder au chantage» d'associations défendant des «positions extrémistes», et ainsi de participer «à la division de la société française». En novembre, plus de 100.000 personnes, selon des chiffres officiels, avaient défilé dans plusieurs villes de France contre cette réforme. Samedi 8 décembre, ils étaient encore des milliers à dire leur opposition, dans cinq grandes villes de province. Une nouvelle mobilisation nationale est prévue le 13 janvier, à laquelle devraient se joindre des personnalités de droite. |
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