18/12/2012 INTERVIEW. Alors qu'elle analyse les rassemblements de ce week-end comme un succès, l'Inter-LGBT appelle déjà à un nouveau défilé pour l'égalité des droits, le 27 janvier. Son porte-parole s'explique. Ce n’est qu’un début, continuons le combat. C’est en quelque sorte le message que porte aujourd'hui Nicolas Gougain en appelant déjà à un nouveau rassemblement national le 27 janvier en faveur au projet de loi sur le mariage pour tous – un appel d'ailleurs déjà soutenu et relayé par le Parti socialiste. Le porte-parole de l'Inter-LGBT, qui organise les rassemblements parisiens, en profite pour analyser les chances pour que la PMA pour les couples lesbiens fasse partie du texte final. Une question qui divise encore au PS… TÊTU: Considérez-vous que la marche d’hier était un succès? Absolument. Quelles que soient les estimations sur la participation, nous avons mobilisé autant que les opposants au mariage pour tous, ni plus ni moins… or, on sait que c’est toujours plus difficile de mobiliser pour soutenir un projet, que pour s'y opposer. C’était donc une présence à la fois rare et positive. On a réussi à montrer que le soutien au projet était massif, réel, et qu’il était beaucoup plus large que les LGBT. A ce sujet, je note les soutiens de toutes parts, des confédérations syndicales et des mouvements féministes ou pour les droits de l’homme, aux partis et aux associations familiales comme l’Ufal. «Suis-je rassuré sur la volonté du gouvernement? Non, je ne le serai que quand le texte sera voté.» En face, le camp des anti-mariage pour tous est très mobilisé. Selon vous, la force du symbole est quand même dans votre camp? La manifestation de Frigide Barjot était triste, aseptisée, les participants avaient des consignes à suivre pour répondre aux journalistes et il semble même que dans la manifestation de mi-janvier prochain, quelqu'un qui ne correspondrait pas au profil du manifestant désiré en sera purement et simplement éjecté. Comme s’ils n’assumaient pas complètement ce qu’ils sont. Rien de tout cela de notre côté. Hier, tout était transparent, il y avait une grande variété dans les couleurs, les bords politiques, les croyances et l’origine des soutiens… Ce pari-là a été plus que réussi. En fin de manifestation et sur les réseaux sociaux, vous avez appelé à une seconde manifestation le 27 janvier. Pourquoi? On appelle à cette seconde mobilisation nationale, deux jours avant le début du débat à l’Assemblée nationale. On sera donc les derniers à avoir la parole dans la rue. Le but premier est de rappeler que nous sommes nombreux à soutenir le projet. Le second est d’adresser le message au gouvernement et à la majorité que nous lutterons jusqu’à obtenir l’égalité complète. J'appelle aussi ceux qui soutiennent le projet à se mobiliser en écrivant à leurs élus. Car il n’y aura pas d’autre occasion d’ici la fin de la mandature de voter pour l’égalité. Le message est pourtant une nouvelle fois brouillé dans la majorité. François Hollande dit laisser le Parlement libre de déposer un amendement pour la procréation médicale assistée (PMA) qui doit être discuté mercredi rue de Solférino, mais dans le même temps les députés PS Jean-Christophe Cambadélis et Olivier Faure – un proche de Jean-Marc Ayrault – appellent à ne pas tenter de l’inclure dans le projet. Qui faut-il croire? On sait que les lignes ont bougé sur le sujet. Au départ on nous parlait de deux lois différentes, maintenant le gouvernement soutient officiellement les amendements qui concerneront le code civil (sur l'adoption par exemple) et laisse au Parlement la responsabilité de l’introduction de la PMA. C’est un progrès, qui n’a été possible que parce que nous avons mobilisé. Suis-je rassuré sur la volonté du gouvernement? Non, je ne le serai que quand le texte sera voté. Mais en attendant, je retiens que le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, est pour la PMA, et que le député Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a promis de déposer un amendement en ce sens. Je ne lis pas dans une boule de cristal, mais je place les gens face à leur responsabilité. Que répondrez-vous à ceux qui préfèrent voir la PMA discutée dans le cadre d’une révision des lois de bioéthique? D’abord que c’était un engagement de François Hollande et que 200.000 personnes ont manifesté ce week-end pour la PMA. Si l’on parlait de GPA ou de dons de gamètes, là il aurait fallu réviser les lois de bioéthique, car il s’agirait de créer un droit nouveau. Mais ce n’est pas le cas de la PMA, qui existe déjà en France pour les couples hétéros. Ne soyons pas hypocrites. A partir du moment où la double filiation maternelle est déjà inscrite dans le projet, ouvrir la PMA aux couples lesbiens n’est plus qu’une question d’égalité des droits. |
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