27/12/2012 Les propos homophobes tenus sur Twitter ce week-end ont vivement fait réagir. Alerté par les associations, le Ministère du droit des femmes posera les premières pierres du dialogue le 7 janvier prochain. Noël, ce n'est pas que de l'amour... Les hashtags #SiMonFilsEstGay et #TesUnPd ont suscité une vive polémique ce week-end sur Twitter. De nombreux utilisateurs du réseau social ont dénoncé les multiples tweets homophobes permis par un mot-clé très rapidement classé dans les top tendances. Déjà, le parallèle avec la controverse autour des propos antisémites provoqués par «#unbonjuif» confirmait les failles du réseau social pour s'accorder avec la législation. Les associations montent au créneau, et comptent sur l'appui du gouvernement. Le jour même, SOS homophobie renvoyait les message de haine vers le compte de Twitter, comme de nombreux utilisateurs choqués par les propos injurieux. Si une grande partie des messages ont été supprimés – impossible de savoir sous quelle impulsion, puisque Twitter, contacté par TÊTU, n'a pas répondu à nos messages –, on pouvait lire notamment «SiMonFilsEstGay, je l'encule à sec» ou encore « SiMonFilsEstGay je lui enfonce un cactus dans le trou de balle, je lui mets de l'essence dans les couilles et je jette un briquet dessus.» L'appel aux pouvoirs publics «SOS homophobie a dénoncé les tweets homophobes, mais engager des poursuites nécessite des moyens humains et financiers que nous n'avons pas» explique Elizabeth Ronzier, présidente de cette association. D'autres ont appelé Twitter à prendre ses responsabilités, comme la LGP Lyon, mais «on ne peut pas toujours compter uniquement sur les associations» estime-t-elle. «On attend des actions des pouvoirs publics!» Les injures homophobes sont interdites par la loi et passibles de six mois d'emprisonnement et 22.500 € d'amende. Interpellés sur Twitter, Najat Vallaud Belkacem, ministre du droit des femmes en charge d'une mission contre l'homophobie, et le Parti Socialiste, n'ont pas tardé à réagir: «Ces propos ne sont pas seulement choquants et odieux, ils sont interdits par la loi", écrivent dans un communiqué les secrétaires nationaux du PS aux médias et aux questions de société, Philippe Buisson et Marc Coatanéa. «Nous demandons donc à Twitter de faire respecter la loi française sur son site.» La porte-parole du gouvernement a, elle, répondu directement sur le réseau social. «Bastion de l'homophobie» «On a commencé a travailler sur l'homophobie sur internet avec le cabinet de Najat Vallaud Belkacem» explique SOS homophobie. Au ministère, on l'assure, «les événements de ce week-end ne resteront pas sans réponse.» Les représentants de Twitter en France devraient rencontrer les principales associations de lutte contre l'homophobie le 7 janvier prochain, selon le cabinet de la ministre. L'assignation de Twitter en justice pourrait être une hypothèse, comme l'a fait l'Union des étudiants juifs de France pour le cas des tweets antisémite, afin d'obtenir l'identité des twittos incitant à la haine. Une identité qu'il est nécessaire de connaître pour Elizabeth Ronzier: « Ils doivent prendre conscience de leur responsabilité personnelle.» Si Twitter refuse de les réveler, les hors-la-loi resteront impunis. Pour beaucoup, les twittos responsables semblaient être de jeunes ados. Un «révélateur de l'homophobie» pour l'équipe de l'association. Fabien est responsable de la ligne d'écoute, et depuis le début du débat, le téléphone ne cesse de sonner. «On a eu énormément d'appels et de mails suite à ces tweets. Ce Noël, les prises de position en faveur du mariage pour tous ont été responsables de beaucoup d'agressions dans les familles.» Autant que le racisme, l'antisémitisme, ou le sexisme, Twitter reflèterait un «bastion de l'homophobie qui se radicalise» selon Elizabeth Ronzier. L'audience des responsables du réseau social dans l'affaire des messages antisémites se tiendra le 8 janvier. D'ici là, l'attitude de Twitter aura peut-être changé… |
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