04/01/2013 Effet pervers, le débat autour du mariage pour tous a provoqué une «libération de la parole homophobe» très mal vécue par de nombreux homos, notamment les plus jeunes jetés dans la «détresse» par cette haine, selon les associations défense des homosexuels. Selon les associations qui reçoivent des appels de victimes de l'homophobie sur leurs numéros d'écoute, le nombre d'appels reçus a explosé en fin d'année: SOS homophobie et Le Refuge en ont toutes les deux enregistré trois fois plus qu'un an plus tôt au mois de décembre. Des chiffres révélés au moment où Twitter vient de faire parler de lui pour des tweets très homophobes sous le mot-clé #sitonfilsestgay. «Si chaque année, en décembre, nous assistons à une augmentation du nombre de témoignages, l'année 2012 aura été tristement exceptionnelle», dénonce Elisabeth Ronzier, présidente de SOS homophobie, évoquant le «désarroi, la souffrance et même la détresse» de nombreux homosexuels. Homophobie latente «Nous recevons beaucoup d'appels de jeunes de 16-17 ans, qui sont homosexuels mais qui n'ont rien dit à leur famille et n'ont jamais débattu de cela avec eux et qui soudain les entendent reprendre des propos injurieux à l'égard des homos. Quand ils nous appellent, ils sont complètement désemparés», renchérit Nicolas Noguier, président du Refuge. Pour tous, cela ne démontre pas nécessairement une augmentation de l'homophobie mais plutôt la résurgence d'une homophobie latente de la société au moment où la France est sur le point de devenir le onzième pays à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe. La première réforme sociétale du quinquennat de François Hollande sera en effet débattue au Parlement à partir du 29 janvier. «Le pire ressort» «Dans le climat actuel, la parole est plus décomplexée. Il me semble que les amalgames d'un certain nombre de politiques libèrent la parole homophobe et haineuse», estime Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT, qui appelle les députés à modérer leur propos car «il ne s'agit pas de théorie politique, mais de la vie des gens». La libération de la parole homophobe affecte particulièrement les plus jeunes qui vivent souvent leur homosexualité de façon beaucoup plus libre que leurs aînés. «Je pensais que la société avait vraiment évolué et là d'un seul coup sous couvert de débat démocratique, le pire ressort. Moi, qui ai toujours vécu très simplement mon homosexualité, là je suis choqué et je me sens attaqué pour ce que je suis tout simplement», raconte ainsi Quentin, 26 ans, sous couvert d'anonymat. «C'est terrible pour les jeunes» Pour les plus jeunes qui mettent en avant la question de l'égalité, la simple opposition au projet de loi est même vécue comme une violence, d'après les associations. «Les jeunes homos ne veulent plus renoncer comme leurs aînés à fonder une famille et du coup s'entendre dire que l'on est dangereux pour les enfants, que l'on est responsable de la déliquescence de la société, c'est terrible pour eux!», estime Elisabeth Ronzier. Pour Nicolas Noguier, «le gouvernement n'avait pas conscience que la société française était encore aussi homophobe, il aurait fallu anticiper ce regain d'homophobie et faire de la sensibilisation auprès de l'opinion publique». |
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