24/01/2013 Un représentant de Frigide Barjot et Franck Riester presque seul contre tous: l'UMP a réaffiché ce matin sa ferme opposition au projet du gouvernement socialiste lors d'une convention sur la famille. Dix jours après être monté en première ligne dans la grande manifestation parisienne contre le mariage gay, le président de l'UMP Jean-François Copé a plaidé pour une «liberté de débat totale», dans un esprit «apaisé», et en demandant le respect de toutes les opinions. Mais c'est bien une ferme opposition au projet de loi sur le mariage pour tous que l'UMP a apporté, ce matin, lors de la convention du parti sur la famille. Frigide Barjot représentée La convention et cette relative ouverture sont un moyen pour l'UMP de se montrer au travail après l'image désastreuse donnée à l'automne par la bataille acharnée entre Copé et François Fillon – ce dernier étant une nouvelle fois absent sur la photo de la famille réconciliée. Interventions minutées, peu d'échanges avec une salle pourtant bien garnie – plus de 700 inscrits selon l'UMP –, la convention, qui a duré trois heures, était bien encadrée pour éviter tout dérapage. Sur une douzaine d'invités figurait Tugdual Derville, l'acolyte de Frigide Barjot. Il a établi un parallèle avec le «réchauffement climatique», s'inquiétant de situations où l'on ne peut pas «revenir en arrière». Face à la large majorité de représentants anti-mariage pour tous, deux seulement ont clairement plaidé pour le mariage des couples homos, notamment le député UMP Franck Riester, qui reste pour l'instant très isolé dans sa famille politique. Morano: «Nous avons à nous remettre en cause» «Ce sont des droits nouveaux» pour «les uns, sans en enlever aucun aux autres», a lancé le député ouvertement gay sous de légers chahuts (Copé avait proscrit toute huée). Il y a «des dizaines de milliers d'enfants qui grandissent dans des familles homoparentales» et «notre responsabilité en tant que législateur c'est de faire en sorte» qu'ils «aient les mêmes droits, les mêmes protections que les autres. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui», a-t-il encore plaidé. Du coup, l'ancienne ministre de la Famille Nadine Morano a insisté sur le projet d'«alliance civile» proposé par l'UMP. Cette alliance, sorte de pacs amélioré célébré en mairie, aurait des conséquences patrimoniales sans s'étendre à la filiation. «Nous avons à nous remettre en cause», a-t-elle lancé, en rappelant que ce projet figurait au programme de Nicolas Sarkozy en 2007, mais «nous y avons renoncé parce que dans notre famille politique il y avait des levées de boucliers». Wauquiez: «un monde dangereux» En première ligne dans son parti contre le mariage homosexuel, le délégué général au projet, Hervé Mariton, a aussi promis que «si par malheur la loi est votée» et qu'ensuite la droite revenait au pouvoir, «nous respecterions les situations créées». Mais il s'est dit favorable à une abrogation de la loi. Selon certaines sources sur place, Bruneau Retailleau, le président de l'UMP-Vendée, a lâché qu'il en avait «marre de cette conception consumériste de la loi», tandis que le délégué général de l'association Alliance Vita Tugdual Derville a comparé homosexuels et handicapés mentaux, pour qui «c'est sûr aussi de ne pas se marier» (sur Twitter, il s'est aussitôt défendu de tout amalgame)… Après trois heures d'interventions sans coup d'éclat, Laurent Wauquiez a clos la convention en chauffant la salle avec un discours plus combatif, où il a demandé un référendum sur le projet de loi socialiste. Il a lancé: «Quand l'homme décide de s'émanciper totalement de la nature, alors il n'y a plus de limites (…) Alors on bascule dans un autre univers, dans un autre monde, qui peut être particulièrement dangereux.» |
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