09/02/2013 Une collégienne martiniquaise aurait été tabassée dans l’enceinte de son établissement scolaire par son beau-père, pour avoir embrassé une autre fille. Le principal, qui a assisté à la scène, n’a pas réagi. Il a été suspendu deux jours. Malgré quelques détails encore flous, c'est une agression à caractère lesbophobe qui aurait eu lieu le 25 janvier dernier, au Lamantin, en Martinique. Ce jour-là, deux élèves du collège Edouard Glissant sont convoquées par le principal en compagnie de leur famille. Dans le cadre d'un pari, les deux collégiennes se seraient longuement embrassées, puis peut-être disputées. Lors de cette convocation, qui a eu lieu dans l'enceinte de l'établissement, le beau-père d'une des jeunes filles, âgée de 14 ans, l'aurait rouée de coups devant le principal, qui n'a pas réagi. Ce n'est que trois jours plus tard que celui-ci avertit une assistante sociale, qui à son tour contacte le rectorat. Selon le rapport de l'assistante sociale, ce sont les pompiers qui auraient porté secours à la collégienne. Suspension de deux jours D'après une convention cosignée par le rectorat et le procureur de la République, un chef d'établissement doit pourtant signaler en moins de 24 heures tout événement de cette nature, qu'il s'agisse de violences contre un élève, comme c'est le cas ici, ou d'un événement jugé anormal. Le recteur de l'académie, interviewé par la chaîne Martinique 1ère (du groupe France Télévisions), dénonce le manque de réactivité évident du principal. D'après le rapport qui a été transmis au rectorat, il ne s'agit pas d'une «correction», mais bien d'un passage à tabac. André Siganos explique ainsi, en citant le rapport, que la jeune fille, projetée contre un mur puis frappée à terre à plusieurs reprises, a saigné, avant de s'uriner dessus, de peur. Les faits sont en train d'être vérifiés, une enquête judiciaire ayant été ouverte. Le principal, suspendu deux jours, aurait réintégré ses fonctions mercredi 6 février. Regardez le reportage: Lettre ouverte à Vincent Peillon Bien que légère, la mesure prise contre le principal a été critiquée quasi à l'unanimité par les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves de l'établissement. Jean-Paul Lugiery, président de l'association de parents d'élèves Peep, a ainsi indiqué: «Nous ne partageons pas du tout la sanction prise à l'encontre du chef d'établissement car un parent a son libre arbitre, s'il corrige son enfant, cela le regarde.» Seuls les parents d'élèves de la section FCPE se sont désolidarisés des autres en critiquant au contraire l'extrême violence exercée contre la collégienne. La «Fédération total respect», qui réunit des associations de lutte contre le racisme, l'homophobie et le sida a quant à elle publié une lettre ouverte adressée entre-autres au ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et au Défenseur des droits, Dominique Baudis. La fédération, reçue jeudi soir par Dominique Baudis, demande notamment une sanction «adéquate» à l'égard du principal, sa mutation, ainsi que des poursuites contre le beau-père de la jeune fille, pour coups et blessures à caractère lesbophobe. |
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