12/02/2013 Vendredi, le ministère du Droit des Femmes accueillait les responsables de Twitter et les associations de lutte contre les discriminations. Un accord semble avoir été trouvé. Les associations de lutte contre l'homophobie ou d'autre formes de discrimination pourraient bénéficier d'un «régime privilégié» lors du signalement des tweets ou mots-clés haineux, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à l'issue de la première réunion rassemblant des responsables de Twitter et des associations. Alors que la semaine dernière, un nouveau mot-dièse (hashtag) homophobe enflammait le réseau social, Najat Vallaud-Belkacem a pris le problème à bras le corps. Les associations mises à contribution «Nous avons eu une écoute attentive de la part de Twitter. L'entreprise nous a fait un certain nombre de propositions qui nous semblent intéressantes. Les associations pourraient bénéficier d'un régime privilégié qui ferait que lorsqu'elles signaleront des tweets ou des hashtags haineux, leur signalement serait traité de façon prioritaire», a déclaré à la sortie de la réunion Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement. «Les associations se sont vu proposer par Twitter de bénéficier d'un statut qui leur permette d'envoyer des messages de rappel à la loi. Ces messages bénéficieraient d'une très grande publicité et arriveraient tout en haut d'une page (sur Twitter, ndlr) concernant un sujet, comme par exemple l'homophobie», a-t-elle ajouté sans préciser de délai. Lutte interministérielle «Ce sont des choses assez intéressantes qui ne se pratiquaient pas jusqu'alors en France et que Twitter est disposé à mettre en place», selon Mme Vallaud-Belkacem. Par ailleurs et de manière plus globale, «un travail va s'engager, en particulier avec le ministère de l'Intérieur, mais aussi avec celui de la Justice, de l'Economie numérique et nous-mêmes, pour faire en sorte que l'entreprise puisse adapter ses procédures de signalement à la loi française». Dans un communiqué publié dans la nuit, les ministères de la Justice, de l'Intérieur, des Droits de la Femme et de l'Economie numérique ont expliqué que «dès la semaine prochaine, une feuille de route sera conjointement définie». «Dans ce cadre, le gouvernement proposera à l'opérateur des axes de travail et notamment, la définition des modalités juridiques et techniques de signalement accéléré des infractions, de suppression des publications illicites ou encore de suspension des comptes dutilisateurs et de désindexation de hashtags», ont expliqué les ministères. Les doutes demeurent De leur côté, les associations se sont dites plutôt «satisfaites» de cette première rencontre tout en déplorant le caractère «peu précis» des réponses de Twitter ou l'absence de délai concret pour la mise en place de ces mesures.«On est satisfait de cette première prise de contact mais on est un peu frustrés parce qu'on a l'impression qu'ils se reposent un peu sur nous. On attend de voir si ça va être efficace», a déclaré à l'AFP Mathieu Nocent,co-secrétaire de la commission politique de l'Inter-LGBT. «C'est une avancée même si je n'ai pas entendu de date, ce qui est une interrogation. Nous aurions pu espérer des réponses plus précises à des questions qui avaient été posées depuis pas mal de mois», a déclaré de son côté Jean-Bernard Geoffroy, président du RAVAD (Réseau d'assistance aux victimes d'agressions et de discriminations). |
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