01/03/2013 Dans «Omerta dans la police», Sihem Souid racontait, entre autres, l'homophobie dont avait été victime une de ses collègues lesbienne. L'ancienne de la PAF était poursuivie pour violation du secret professionnel. Dans son livre Omerta dans la police, elle dénonçait le climat de racisme et d'homophobie régnant dans la police. Sihem Souid, une ancienne fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) d'Orly, poursuivie pour violation du secret professionnel, a été relaxée au bénéfice du doute aujourd'hui par la cour d'appel de Paris. Explosion de joie Une peine de six mois de prison avec sursis avait été requise contre elle. A l'énoncé du délibéré, la jeune femme de 31 ans a hurlé de joie face à la cour, surprise, dont le président l'a invitée à «modérer (ses) ardeurs». «Je me suis retenue pour pas vous embrasser», a-t-elle rétorqué. Sihem Souid était accusée d'avoir transmis des éléments confidentiels à un journaliste, notamment sur le plan Vigipirate ou l'arrivée en France du président américain Barack Obama. A l'audience le 17 janvier, elle s'était défendue d'être à l'origine des courriers électroniques incriminés, envoyés depuis la boîte commune du secrétariat de son service. Dénoncer «des choses qui dérangent» Tant en interne que dans son ouvrage, elle avait dénoncé «des choses qui dérangeaient», avait-elle souligné, notamment des pratiques dans le traitement des arrêtés de reconduite à la frontière d'étrangers en situation irrégulière. L'un de ses avocats, Me David Lepidi avait évoqué un «montage» contre sa cliente, car «on n'a pas le droit dans la fonction publique de critiquer sa hiérarchie». Il avait souligné que l'on ignorait qui avait été réellement à l'origine des envois litigieux, qui n'avaient d'ailleurs été suivis d'aucune publication dans la presse. «Je veux des excuses publiques de Claude Guéant (l'ancien ministre de l'Intérieur, ndlr)», a déclaré Sihem Souid à sa sortie de la salle d'audience. «Au bout de quatre ans d'un long combat, justice lui a été rendue», a estimé Me Béatrice Dubreuil, qui assurait également sa défense, soulignant que les bruyantes manifestations de joie de sa cliente sont «à la hauteur des souffrances qu'elle a subies». Attaques «absolument sordides» Elle a ajouté que Mme Souid a été victime d'attaques «absolument sordides» de personnes qui ont tenté «par tous les moyens d'anéantir son combat». Le fond du dossier n'avait jamais été examiné avant l'audience devant la cour d'appel, le tribunal correctionnel de Créteil qui devait la juger en première instance ayant annulé l'intégralité de la procédure car sa garde à vue avait été jugé irrégulière, mais le parquet avait fait appel. Sihem Souid avait été suspendue pendant quatre mois après sa garde à vue puis mutée à la préfecture de police de Paris, en obtenant un détachement dans un service d'aide aux victimes. Puis en 2011, elle avait été exclue plusieurs mois par le conseil de discipline pour manquement à son devoir de réserve en raison du contenu de son livre. Elle est depuis une dizaine de jours chargée de mission dans un service d'aide aux victimes du ministère de la Justice. Dans Omerta dans la police, elle racontait, entre autres, le sort de son ex-collègue Nadia, qui avait beaucoup souffert des remarques et insultes homophobes de ses collègues. |
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