26/03/2013 Violences policières ou organisateurs qui ont «joué avec le feu»? La polémique continue au lendemain de la «Manif pour tous», qui a réuni 300.000 personnes à Paris. Les groupes UMP et UDI au Conseil de Paris ont pris à parti lundi le préfet de police Bernard Boucault sur les «violences» des forces de l'ordre en marge de la manifestation contre le mariage homosexuel, l'accusant d'avoir «manipulé» les chiffres sur le nombre de manifestants. «Monsieur le préfet de police, vous avez une nouvelle fois tenté d'abuser l'opinion (...) en minimisant le nombre des manifestants. C'est de votre part une habitude méthodique, systématique, politique dérisoire», a accusé le président du groupe UMP Jean-François Legaret. «Vous n'avez pas pris les mesures permettant d'offrir à cette manifestation le parcours et les espaces nécessaires (...). Je vous adresse solennellement les questions suivantes: sur l'ordre de qui et dans quel but avez vous mis en danger la sécurité de manifestants pacifiques en usant de moyens disproportionnés? Est-ce sur votre injonction que les forces de l'ordre ont usé de violences et ont fait usage de gaz lacrymogène sur des familles et des enfants?», a-t-il poursuivi. Réponse «proportionnée et mesuré» Le président du groupe UDI et sénateur Yves Pozzo di Borgo a renchéri en dénonçant une «manipulation des chiffres» (300.000 participants hier, plus d'un million selon les organisateurs, NDLR) et la manière dont «des enfants ont été gazés». «J'ai demandé à mon groupe (au Sénat) que nous ayons une commission d'enquête, et en fonction des résultats nous demanderons la démission du préfet», a-t-il ajouté. Le préfet Bernard Boucault a affirmé dans sa réponse que la réaction des forces de l'ordre avait été «proportionnée et mesurée», compte tenu de la «provocation à laquelle ils ont eu à faire face». Il a défendu le comptage des manifestants effectué par les forces de l'ordre, «œuvre de fonctionnaires de police indépendants dont les méthodes de travail ne sont pas techniquement contestables». «Joué avec le feu» «Je renvoie à la précédente manifestation du 13 janvier, dont l'estimation avait donné lieu à de vifs débats, avant d'être confirmée par le visionnage intégral des images tournées et par l'avis de différents experts indépendants cités par la presse. (…) Je n'accepte pas que mon éthique du service de l'Etat, que je sers depuis 40 ans, soit mise en cause», a-t-il tempêté. Soulignant que les organisateurs avaient «joué avec le feu en distribuant jusqu'à la veille de la manif des autocollants» appelant à manifester sur les Champs-Elysées, il a regretté qu'ils «n'aient pas fait preuve de l'esprit de responsabilité qu'on est en droit d'attendre pour une manifestation de cette importance». Regardez une vidéo qui fait du bruit aujourd'hui, avec un papa portant son fils sur les épaules qui lance (à 3:57): «On va mettre les enfants devant»: |
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