02/04/2013 Le président de la République tient le cap sur le mariage pour tous, mais a semblé hier soir se délester de la question de la PMA, suivant cette instance à l'avis consultatif. Réaffirmer sa volonté de faire voter le mariage et l'adoption «sous conditions» pour les couples homosexuels, de même que l'interdiction de la GPA, mais sur la procréation médicalement assistée, suivre le Comité national d'éthique (qui devait ne rendre qu'un avis consultatif): telle était la ligne développée par François Hollande, hier soir lors de son interview sur France 2. «Principe d'égalité» Alors que des milliers de militants de la «Manif pour tous» restaient postées à l'entrée de France Télévisions, David Pujadas a demandé au président de la République si les manifestations d'hostilité pourraient changer sa position. «Cette initiative législative sur le mariage pour tous n'est pas venue de nulle part, c'était ma conviction et pas seulement la mienne, a répondu François Hollande. C'était un engagement que j'avais pris. C'était l'égalité pour tous, des droits qui étaient donnés sans que des droits soient pris à d'autres. Les couples hétérosexuels auront les mêmes droits, père mère, il n'y a rien de changé pour ces couples-là. Donc c'était un principe d'égalité. C'est vrai que ces débats de société sont toujours extrêmement clivants.» Suivre le Comité S'attendait-il à une telle opposition? Il se souvient du pacs et aussi de l'IVG, sujets qui avaient déjà clivé, et «respecte ces contradictions dans la société française». «Alors, qu'est-ce que je dois faire? a-t-il poursuivi. Je suis un président qui veut à la fois tenir mes engagements et en même temps qui a le souci de respecter et d'apaiser. J'ai décidé avec le Parlement qu'il n'y avait dans le texte que le mariage pour tous et l'adoption dans certaines conditions, c'est tout. Je le redis ici, la PMA – pour des couples qui ne sont pas nécessairement homosexuels – ce n'est pas dans le texte, c'est renvoyé au Comité national d'éthique qui va donner un avis à la fin de l'année. Donc, cette question-là n'est pas intégrée dans le texte.» «Apaisements» Si le Comité national d'éthique dit non, il ne fera pas la PMA? demande Pujadas. «Je respecterai ce que dira le Comité national d'éthique.» Et si le Comité dit oui, il la fera? «Je verrai son avis, je ne veux pas préjuger. En tout cas, ce n'est pas dans le texte. Donc quand on laisse penser qu'il pourrait y avoir subrepticement cette disposition… ce n'est pas vrai. De la même manière que père et mère restent dans le code civil.» Regardez ce passage de l'interview: François Hollande sur la PMA : "cette question... par lemondefr Les deux camps continuent le combat François Hollande conclut cette partie de l'interview en rejetant tout recours à la gestation pour autrui (mères porteuses): «Ça, ça restera interdit en France tant que je serai président de la République. Donc, voilà ce qui peut permettre non pas de nous mettre d'accord – je comprends qu'il y a cette opposition, qu'elle correspond à des visions spirituelles que je respecte – mais il y a un moment où il faut aussi accepter la légitimité du Parlement et du suffrage. Avec le souci de trouver les apaisements nécessaires.» A la fin de l'intervention présidentielle, Frigide Barjot, porte-parole de la «Manif pour tous», a estimé: «Le président a attendu 50 minutes pour parler du mariage donc ce n'est pas une priorité et il n'a pas parlé de la manif de dimanche. Je crois qu'il se fiche totalement de nous. Donc il va falloir qu'on continue et qu'on ne lâche rien! Nous reviendrons pour une grande manif à Paris quand la loi reviendra à l'assemblée.» Favorable à la PMA en 2012 De son côté Nicolas Gougain, porte-parole de l'inter LGBT, a dit: «François Hollande a rappelé un élément essentiel, la loi n'enlève rien aux hétéros mais apporte des droits pour d'autres». Selon lui, il «a redit que le Parlement était souverain ce qui nous rend sereins sur le fait que le loi ira au bout», ajoutant que «pour la PMA, il a confirmé les propos de Ayrault. De notre coté nous continuons à nous mobiliser pour que l'égalité soit totale». Dans une interview à TÊTU parue le 21 mars 2012, avant l'élection présidentielle, François Hollande s'était dit favorable à l’ouverture de la procréation médicale assistée (PMA): «Êtes-vous favorable à l’ouverture de la procréation médicale assistée (PMA) aux couples de lesbiennes ?» lui demandait-on. «Oui, je l’ai dit, répondait-il. Aux conditions d’âge, bien sûr. Je suis très précis là-dessus. Il faut que ce soit un projet parental. Et je suis aussi très soucieux du respect de l’anonymat du don des gamètes.» Avec AFP. Dans un communiqué, SOS homophobie «salue la fermeté» de François Hollande sur l'ouverture du mariage et de l'adoption. En revanche, sur la PMA, l'association «regrette un tel renoncement». «Les lesbiennes françaises sont aujourd’hui contraintes de se rendre à l’étranger pour bénéficier d’une technique qui pourtant existe et est de qualité dans leur propre pays. Outre l’injustice de la situation, il convient de prendre conscience des risques sanitaires liés à une telle situation.» SOS homophobie «en appelle aux parlementaires qui ont tout autant l’initiative de la loi que le gouvernement. Qu’une proposition de loi conforme aux promesses faites vienne parfaire l’égalité en cours de construction des couples et des familles.» |
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