02/04/2013 Depuis hier et jusqu’au 20 juillet, SOS Homophobie réalise une enquête sur la visibilité lesbienne et la lesbophobie. Tania et Juliette, membres de la commission lesbophobie au sein de l’association, expliquent à TÊTUE la nécessité d’une telle opération. TÊTUE: Pourquoi avez-vous choisi de réaliser cette enquête? Tania : Le précédent rapport, publié en 2008, repose sur des chiffres de 2003. Nous avons besoin de données, de chiffres actualisés. Le but c'est aussi de motiver la recherche, parce qu'on manque d'études sur ce sujet. Juliette : Cette fois il nous a semblé important d'aborder la question de la visibilité pour comprendre pourquoi les lesbiennes nous appellent moins notamment, pourquoi elles se disent moins victimes d'homophobie. Comment se présente l'enquête? A qui s'adresse-t-elle? Tania: Il y a une première partie sur la lesbophobie: il s'agit de décrire un acte lesbophobe si la personne interrogée en a vécu un. La seconde partie concerne la visibilité: on demande à la répondante de se décrire, puis de définir la visibilité qu'elle accorde à son homosexualité, si elle en parle, si elle le montre, si elle est engagée dans une association, etc. Enfin on lui demande de dire si elle a vécu de la lesbophobie. Tous les témoignagnes nous intéressent: des lesbiennes victimes de lesbophobie et d'autres épargnées. Juliette: On s'adresse aussi à des femmes qui ont pu avoir des relations sexuelles avec des femmes mais qui ne se disent pas pour autant lesbiennes. On va distribuer un questionnaire papier dans toutes les délégations de l'association, dans des centres LGBT, dans des lieux fréquentés par les lesbiennes, et il sera disponible en ligne sur notre site. Pourquoi c'est important de préciser que l'enquête ne s'adresse pas qu'aux femmes qui s'identifient comme lesbiennes ? Tania: Parce que ce qui nous intéresse ce sont les actes lesbophobes. Quelqu'un qui agresse une femme en raison de son look, de son attitude ou parce qu'elle est en compagnie d'une autre femme, ne va pas se demander comment elle se définit. Et pour celles qui ne se disent pas lesbiennes, c'est intéressant de comprendre quelle visibilité elles accordent justement à leur sexualité. On cible les personnes qui se définissent comme femmes, donc cela comprend les personnes trans qui auraient été victimes d'actes lesbophobes. En quoi la lesbophobie est-elle spécifique? Est-ce que parce qu'elle s'accompagne de sexisme? Tania: Les gays sont aussi victimes de sexisme, par exemple parce qu'on leur reproche d'être trop «féminins». Tous les homos sont victimes d'homophobie et de sexisme, mais pas au même niveau. Ce qui est différent c'est surtout la place qu'on accorde à chacun, femme ou homme, dans la société. On voudrait voir dans quelle mesure, parce que les lesbiennes se comportent différemment des gays, la réaction de l'environnement à leur égard est différente. On ne pense pas qu'elles soient mieux ou moins bien acceptées qu'eux, mais elles suscitent des réactions différentes. Il y a très peu d'études sur les homosexuels, mais encore moins qui séparent gays et lesbiennes. Avez-vous des attentes particulières pour cette enquête? Juliette: Pour l'enquête précédente, il y avait eu moins de 2000 témoignages. Nous en voulons plus cette fois. Tania: L'autre objectif c'est d'avoir une population représentative de la France entière, et de tous âges. Pour l'instant nous ne faisons pas le lien entre visibilité et lesbophobie. On ne sait pas ce qu'on va trouver, mais en abordant la question de la visibilité sous différentes formes (paroles, gestes, etc) on verra par exemple si une forme en particulier provoque plus d'hostilité. |
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