02/05/2013 L'étude commandée par le Paris Foot Gay, révélée le jour du coming out de Jason Collins, démontre le retard de certains milieux sportifs en France. Le milieu du football professionnel est plus homophobe que la moyenne du monde sportif, en particulier dans les centres de formation, selon une étude commandée par l'association Paris Foot Gay (PFG) et rendue publique mardi. Selon l'étude, coordonnée par le conseiller en psychologie du sport Anthony Mette, 41% des joueurs de football professionnel et 50% des joueurs évoluant en centre de formation «ont déclaré des pensées hostiles envers les homosexuels». Chez les amateurs, pratiquant différents sports, ce chiffre est de 8%. Milieu fermé «Bien sûr, on ne peut pas généraliser», relativise Anthony Mette, qui avance un élément d'explication. «Dans le football en particulier, les jeunes joueurs sont très tôt enfermés en centres de formation, dans un contexte très difficile de compétition et d'agressivité, sans interaction avec l'extérieur.» L'étude pointe d'ailleurs une différenciation entre les opinions envers l'homosexualité en général et les opinions concernant un coéquipier homosexuel. «Une majorité de joueurs serait ainsi ouverte à l'idée de jouer avec un partenaire gay, dans la mesure où celui-ci est avant tout perçu comme un joueur professionnel, un membre de l'équipe, avant d'être un homosexuel.» Le manque d'interaction encouragerait les pensées intolérantes, explique le psychologue qui préconise de mieux former les entraîneurs à ces problématiques. «Aujourd'hui, ce n'est jamais le cas», déplore-t-il. Chape de plomb «Ce sont des mots qui sont employés comme provocation dans les cours de récréation, les “t'es pas un homme” ou autres», estime de son côté Pierre Repellini, vice-président délégué de l'Union nationale des entraîneurs et cadres techniques du football français (UNECATEF), à propos des éventuelles brimades. «Ça n'est jamais dit avec méchanceté», assure-t-il, confiant avoir du mal à imaginer quelle forme pourrait prendre la formation des entraîneurs à cette problématique. L'homosexualité est un sujet peu abordé dans le football, 23 ans après le premier coming out de l'Anglais Justin Fashanu, qui avait été ostracisé par son club avant de suicider peu après avoir été accusé d'agression sexuelle en 1998 (une charge abandonnée faute de preuves). Yoann Lemaire, seul exemple Le Suédois Anton Hysen est à ce jour le seul footballeur en activité ouvertement homosexuel, l'ex-international Robbie Rogers ayant attendu le jour de sa retraite, à 25 ans, pour faire son coming out en février. En France, l'affaire Yoann Lemaire, du nom d'un joueur amateur qui avait révélé son homosexualité en 2009 avant d'être renvoyé de son club en 2010, fait peser une chape de plomb sur cette thématique, indique l'étude. «Nous n'avons pas posé la question de but en blanc, “êtes-vous homosexuel?”», explique Anthony Mette, au sujet de celle-ci. «Il y avait une centaine de questions sur les discriminations, et un petit nombre plus spécifiquement sur l'homosexualité». Etude menée dans 13 clubs de L1, L2 et National auprès de 363 sportifs, séparés en trois groupes : joueurs professionnels (121 personnes), joueurs évoluant en centres de formation (129) et «sportifs tout-venant», faisant office de groupe témoin (113). Une plainte a été déposée ce mardi contre un pseudo supporteur du Paris SG pour «propos homophobes» , a-t-on appris auprès d'un des plaignants qui souhaite garder l'anonymat. Ce supporteur avait fait le déplacement par ses propres moyens à Annecy pour assister au match de L1 du PSG contre Evian-Thonon-Gaillard dimanche dernier (victoire de Paris 1-0). C'est lors de cette rencontre qu'il aurait proféré depuis les tribunes des insultes à caractère homophobe à l'adresse de divers responsables de la sécurité du club et d'autres personnalités travaillant sur ces questions. |
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