18/12/2008 C'est aujourd'hui, jeudi 18 décembre, que doit être prononcée au siège de l'Onu à New York une déclaration en faveur de la dépénalisation universelle de l'homosexualité. Cette initiative avait été annoncée par Rama Yade, secrétaire d'État française aux Droits de l'homme lors de la dernière Journée mondiale contre l'homophobie (lire Têtu n°135) comme l'une des actions importantes de son exercice, et l'une des dernières au nom de la présidence française de l'Union européenne. La déclaration devrait être lue par l'Argentine au nom de 64 pays *. L'événement se déroulera dans le cadre de la 63e Assemblée générale de l'Onu, mais seulement en marge de cette réunion. Au côté de Rama Yade, l'initiative européenne est co-présidée par Maxime Verhagen, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas. Déjà, le Vatican s'est déclaré défavorable au projet. L'objectif est de sensibiliser aux discriminations et aux violences dont sont victimes les LGBT et d'évoquer la question de la dépénalisation de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre dans le cadre des Nations unies. Des initiatives similaires coordonnées par l'Ilga avaient été endossées par la Nouvelle-Zélande en 2005 et par la Norvège en 2006. Cette fois, les cosignataires «souhaitent que la déclaration favorise l'évolution des perceptions sur un sujet qui reste souvent malheureusement tabou dans de nombreux pays et au sein des institutions internationales». Le Comité Idaho, qui a lancé en 2006 la campagne «Pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité», via son président Louis-Georges Tin, salue cette déclaration «historique», et prépare une conférence de presse vendredi à Paris en compagnie de la Ligue des droits de l'homme (LDH) et de SOS homophobie à 14h30 au siège de la LDH. GayLib se réjouit bien sûr que «la France et la Présidence française de l'Union européenne donnent un signal fort à la communauté internationale: l'homosexualité n'est pas un crime. C'est l'homophobie qui est un délit.» Le groupe homo de l'UMP salue le «courage exceptionnel» et la «foi inébranlable» de Rama Yade, alors que son statut est remis en question au gouvernement. Le Centre LGBT de Paris IDF se félicite que le gouvernement français tienne ainsi sa promesse, mais rappelle que cette déclaration n'est pas soumise au vote et qu'elle ne revêt aucun caractère contraignant. «Elle n'est donc qu'une étape vers la reconnaissance universelle et obligatoire par tous les États des principes de Yogyakarta», note le Centre. Quatre-vingt pays dans le monde pénalisent encore l'homosexualité, parfois comme un «crime», et six d'entre eux appliquent dans ce cas la peine de mort. Photo: DR. * Parmi la soixantaine de pays (pas toujours très gay-friendly pourtant) qui ont endossé cette déclaration: le Cap-Vert, le Gabon, l'île Maurice, la République centrafricaine, Chypre, le Japon, le Népal, l'Albanie, l'Arménie, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Serbie, la Croatie, la Slovaquie, la Slovénie, le Canada, le Danemark, l'Espagne, la Grèce, Israël, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède, l'Argentine, le Brésil, le Chili, l'Équateur, le Mexique, l'Uruguay, le Venezuela… |
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