13/03/2014 Le Journal des Femmes s'est penchée sur la perception de ces changements. Le site du Journal des Femmes a mené une enquête avec CCM Benchmark Panel sur le thème de la famille et de ses mutations du 21 au 26 février, avec, en toile de fond, certaines avancées initialement prévues dans la loi Famille, mais aussi d’autres questions plus ou moins clivantes. Les résultats, rendus publics hier, ont été analysés pour le Journal des Femmes par le sociologue Christophe Giraud et donnent un aperçu de l’opinion des Français.e.s sur l’évolution du modèle familial en France. Au total, 1071 personnes ont participé à l’enquête (dont 68,7% issues de familles traditionnelles, 0,4% de familles homoparentales, 17,9% de familles monoparentales et 13% de familles recomposées). Sept Français.e.s sur dix répondent positivement à la question «Pensez-vous que les schémas familiaux doivent évoluer avec la société?». Pour Christophe Giraud, il s’agit là d’une prise de conscience dans la globalité de la société, et non à titre individuel: «Les Français sont d’accord pour que la société prenne en compte les différentes familles mais en tant qu’individus, ne se sentent pas forcément concernés». Un autre chiffre ressort: 58 % des familles recomposées, monoparentales, ou homoparentales affirment se détacher du modèle traditionnel de leurs parents. La question portant sur les familles recomposées montre aussi de façon très claire qu’un statut du beau-parent apparaît comme nécessaire pour répondre à la réalité de beaucoup de familles: 57% approuvent l’idée d’un statut légal pour le beau-parent. Six personnes séparées ou divorcées sur dix approuvent la création d’un tel statut, contre 17% qui s’y opposent. La moitié de ces personnes estime par ailleurs que le droit de visite devrait être réservé aux parents biologiques. Pour Christophe Giraud, cet avis se réfère à une vision de la filiation bien particulière: «Ceux qui ont répondu “non” témoignent d’un attachement au lien du sang, c’est une logique statutaire. Pour eux, la famille, c’est le biologique. Rajouter un parent supplémentaire à qui on donne des droits, c’est avoir plusieurs parents… ce qui ne correspond pas à la vérité biologique supposée”.» L’enquête s’est aussi penchée sur la perception de la PMA: si seulement 6% des personnes sont contre cette technique, 50% y sont favorables… essentiellement pour les couples hétérosexuels stériles. Au final, 22% des personnes interrogées sont ouvertement favorables à la PMA pour les couples de femmes. L’enquête montre aussi que les personnes issues de familles non traditionnelles sont plus favorables à la PMA pour tous les couples. Si elle n’est pas d’actualité dans le débat politique, la question de la GPA a tout de même était posée dans le questionnaire. Au final, 10% des répondant.e.s y sont complètement favorables et 46% sous certaines conditions. Christophe Giraud explique cependant que ces chiffres sont à prendre avec précaution: «Certaines personnes sont contre, mais ceux qui sont pour ne sont pas forcément disposés à l’accepter pour les couples de même sexe, et veulent en limiter l’usage. D’autres, en revanche, veulent un accès généralisé à la GPA. Le camp des personnes en faveur de la GPA est donc très fractionné. Il ne se confond pas avec une position en faveur des couples de même sexe.» La résistance à la gestation pour autrui repose principalement sur l’affirmation des répondant.e.s que «le corps d’une femme ne doit être ni à louer, ni à vendre». |
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