08/01/2009 Les condamnés au Sénégal sont au nombre de neuf, et non huit comme nous l'écrivions hier sur la base des informations qui circulaient alors dans le milieu militant africain. Tous âgés de moins de trente ans, ils ont bien été condamnés le 6 janvier à huit ans de prison, ainsi qu'à 500.000 francs CFA (environ 750 euros) d'amende chacun. Selon les nouvelles informations qui nous sont parvenues, les prévenus vont faire appel de la décision . Ce recours en justice pourrait être plus favorable qu'en première instance. Au cours de ce premier jugement, en effet, «le juge s'était seulement basé sur sa seule conviction morale», dénonce pour Têtu Joël Nana, un des responsables de l'association IGLHRC. Attaché à ce but, le juge est ainsi allé bien au-delà du réquisitoire du procureur, qui réclamait cinq ans de prison, soit le maximum prévu par le code pénal sénégalais. En appel, en revanche, «le dossier sera examiné par trois juges, ce qui empêche des analyses trop personnelles du dossier», analyse Joël Nana. Quoi qu'il en soit, «c'est la première fois que la justice sénégalaise inflige une peine aussi lourde à l'encontre d'homosexuels, a déclaré à l'AFP Issa Diop, un des quatre avocats de la défense. En les condamnant à une peine de huit ans, le juge a pratiquement criminalisé les faits. Il y a une volonté manifeste de sanctionner ces jeunes.» «Ces personnes avaient été appréhendées sur dénonciation anonyme, a précisé une autre source judiciaire. La police les a pris sur le fait en plein ébat et avec des photos à caractère pornographique», a-t-il ajouté. Selon le président d'une association gay sénégalaise qui a tenu a garder l'anonymat pour raison de sécurité, «cette peine est discriminatoire. De nombreux homosexuels sont déjà en train de fuir dans les pays voisins, car nos conditions de vie sont de pire en pire», a-t-il précisé à l'AFP. La majorité des neuf condamnés font partie d'associations de lutte contre le sida dans la communauté LGBT. Philippe Colomb, président de l'association française Solidarité internationale LGBT, précise à Têtu que la diplomatie française a été alertée sur la situation à Dakar. |
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