13/05/2014 Les actes homophobes ont augmenté de 78% en 2013 en France par rapport à l'année précédente, selon le rapport annuel de l'association SOS Homophobie qui y voit une conséquence des débats sur l'ouverture du mariage aux homosexuels. "Alors qu'en 20 ans les témoignages de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie reçus par notre association n'ont cessé de croître, leur nombre a littéralement explosé en 2013" avec 3.500 témoignages reçus, note le rapport. Ces "actes" homophobes regroupent aussi bien les insultes, sur internet, au bureau ou dans la rue, que les menaces ou agressions physiques signalées à l'association. Les insultes représentent 39% des actes et les agressions physiques 6%. En 2013, une agression physique homophobe a été enregistrée tous les deux jours, soit une hausse de 54% par rapport à 2012. L'association note aussi une "explosion" du nombre des témoignages homophobes liés à internet, "multipliés par près de trois" en un an, et une hausse "continue" du nombre des témoignages relatifs au milieu scolaire (+25%). Pour SOS Homophobie, ce bond des signalements d'actes homophobes est directement lié à l'adoption de la loi Taubira. "Nous pourrions nous réjouir du vote de la loi sur le mariage pour tou-te-s, (...) de ce nouveau pas vers l'égalité", écrit l'association. Mais "cette victoire laisse un goût amer" car les "paroles décomplexées" entendues à l'occasion du débat "ont légitimé insultes et violences homophobes". Les témoignages reçus par SOS Homophobie se concentrent ainsi au premier semestre (61%), quand la loi Taubira était débattue, en particulier sur les trois mois marqués par les grandes manifestations des anti mariage gay. Victoire au goût amer SOS homophobie constate aussi que 41% des attaques homophobes enregistrées sur internet "concernent des sites contre les mariages pour tou-te-s ou des commentaires non modérés". Des attaques homophobes qui ont accompagné ces débats, l'une reste dans les mémoires. A quelques jours de l'adoption de la loi Taubira, une photo fait le tour des réseaux sociaux, celle du visage tuméfié de Wilfred de Bruijn, un homosexuel qui se baladait bras dessous bras dessous, à Paris, avec son compagnon avant que plusieurs hommes ne leur tombent dessus criant "ah des homosexuels!" Des peines de prison de 18 et 24 mois ferme contre les deux agresseurs présumés ont été requises la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de Paris. Le jugement sera rendu le 3 juin. Loin des projecteurs de l'actualité, l'homophobie prend aussi la forme d'une brutalité du quotidien tapie dans la pénombre d'une cage d'escalier, quand un jeune homme découvre le mot "PD" gravé sur sa boîte aux lettres, quand un habitant de HLM lâche à son voisin: "tu ferais mieux d'aimer les femmes!" "Pour la seconde fois j'ai été victime de propos homophobes de la part de ma voisine", écrit Antonin, un Parisien. "Une première fois elle m'a menacé en me disant que 'tous les homosexuels devraient avoir le sida pour être exterminés'. Elle a ajouté qu'elle allait appeler ses copains toxicos pour nous refiler le sida avec une seringue" avant de lui hurler dessus: "Vous n'avez qu'à crever, sales pédés!" A Nice, Alex, trente ans, vit avec un homme. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre un autocollant sur sa voiture: "Les gays vont brûler en enfer!!" "Ces derniers mois, la parole homophobe s'est totalement décomplexée, dans toutes les sphères de la société", déplore SOS Homophobie. |
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