05/02/2009 Au pays du KamaSutra, il ne fait pas bon déshabiller ses modèles. Le photographe belge François Matthys en a fait l'amère expérience. Pour avoir photographié des hommes nus, il a passé près de six mois dans la pire des prisons de Bombay. Ce jeudi 5 février devrait enfin se tenir le procès que le photographe attend depuis juin 2008, lorsqu'il a été remis en liberté provisoire. Têtu l'a rencontré mardi. «J'ai des hauts et des bas, mais je m'accroche», nous confie-t-il. Installé en Inde depuis trois ans, après avoir longtemps résidé à Paris, François Matthys (il s'agit d'un nom d'artiste, son nom civil est Gaëtan Vandelanotte), la cinquantaine, a travaillé avec les plus grands, d'Yves Saint Laurent à Rochas, et publié ses photos dans Vogue ou Elle. Il est arrêté puis emprisonné le 18 janvier 2008, suite à des coups de téléphone anonymes. La police l'accuse alors de pédophilie et de pornographie, mais ne trouve aucune preuve, ni dans son appartement, fouillé de fond en comble, ni dans son matériel. Pour la presse locale, il est «le pédophile belge». Les autorités découvrent en revanche deux nus masculins réalisés sur des mannequins indiens âgés de 29 et 32 ans. Après la séance, François Matthys avait adressé les clichés par e-mail à ses modèles. Tandis que le photographe est toujours incarcéré, le motif de la plainte est transformé en «publication d'informations obscènes par voie électronique». Pendant six mois de détention, François Matthys vit un cauchemar. Il dort à même le sol avec 190 codétenus dans une cellule de 200 mètres carrés, prévue pour cinquante personnes. Il contracte une dysenterie chronique, un psoriasis, et perd beaucoup de poids. Après une procédure longue et compliquée, il obtient sa libération provisoire sous caution le 11 juin 2008. Depuis, il est bloqué sur le territoire indien sans pouvoir travailler. Très affaibli moralement et physiquement, l'homme se remet juste d'une pneumonie. Il évoque l'injustice de sa situation, les conditions de détention extrêmes, et le peu de soutien dont il a bénéficié, hormis celui de sa famille. Ce jeudi, son avocat réclamera un non-lieu devant la justice indienne. Si ce non-lieu n'est pas prononcé dans les prochaines semaines, François Matthys encourra jusqu'à cinq ans de prison. |
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