20/02/2009 Les larmes lui sont montées aux yeux lorsqu’il a quitté la salle d’audience du tribunal de Bombay. François Matthys, le photographe belge qui a passé 6 mois derrière les barreaux en Inde pour des photos de nus masculins, a été relaxé lundi, le 16 février. Mais le soulagement n’efface pas les souvenirs de 13 mois de rebondissements judiciaires et de six mois d’incarcération dans des conditions extrêmement difficiles. «Naturellement, je suis content de ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête, mais je n’oublie pas que j’ai été noirci et blâmé par la presse, que j’ai subi l’humiliation, que ma famille a souffert. J’ai encore de la colère en moi», a déclaré François Matthys à TÊTU. Après avoir écouté l’argumentaire – en marathi (la langue locale) – de la partie adverse, qui représentait l’État indien du Maharashtra, le juge a prononcé l’acquittement. Une fois le jugement rendu, Samir A. Valdya, l’avocat de François Matthys, affichait sa satisfaction. Pour lui, plus qu'une affaire de mœurs, le cas du photographe relevait de la technique légale: «il était accusé de publication d’informations obscènes, or il n’a pas diffusé les photos, il les a juste envoyées aux mannequins sur leur propre boîte mail. L’article concerné ne pouvait donc pas s’appliquer, explique-t-il. Les gens qui regardent des films X ne sont jamais inquiétés, pourquoi lui aurait-il commis un crime?» François Matthys ne sait pas encore s’il va demander réparation à la justice indienne pour les mois qu’il a injustement passés en prison. «Cela me permettrait de rentrer en Belgique la tête haute mais à présent je veux surtout retrouver ma famille et mes amis», commente-t-il. Avant de pouvoir regagner son pays, il lui faudra encore obtenir une autorisation de sortie du territoire indien, un nouveau passeport et récupérer ses biens. En effet, depuis sa libération sous caution en juin dernier, François Matthys attendait son jugement à Bombay sans pouvoir travailler, ses papiers d’identité et son matériel photographique ayant été confisqués par la police il y a plus d’un an. Et si le photographe de mode entrevoit aujourd’hui la fin de son calvaire, l’auteur des appels téléphoniques anonymes à l’origine des accusations reste toujours inconnu. |
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