05/03/2009 La cour suprême, plus haute juridiction californienne, avait ouvert la voie aux unions légales entre personnes du même sexe en mai 2008, en annulant un article du code civil jugé discriminatoire. Mais les opposants à ces mariages avaient réussi à convoquer un référendum d'initiative populaire pour inscrire leur interdiction dans la Constitution de l'État. Ce texte, appelé «proposition 8», avait été approuvé par 52,1% des voix le 4 novembre dernier, refermant la parenthèse de quatre mois pendant laquelle des couples homosexuels avaient pu légalement se marier en Californie. Le feuilleton judiciaire, entamé en 2004 quand le maire de San Francisco avait commencé à célébrer des mariages homosexuels en infraction avec une loi datant de 2000, ne s'est pas arrêté là: des organisations de défense des droits des homosexuels, entre autres, ont déposé de nouveaux recours. Ces organisations vont réclamer aujourd'hui, jeudi 5 mars, aux juges de la Cour suprême siégeant à San Francisco de prononcer l'inconstitutionnalité du référendum, qui aurait dû selon eux être d'abord approuvé par les deux tiers de l'assemblée de Californie, s'agissant d'une modification et non d'un amendement. Les magistrats ont l'obligation de rendre leur arrêt dans les 90 jours. Quelle que soit leur décision, elle devrait avoir un impact dans l'ensemble des États-Unis, étant donné le poids démographique de la Californie où vit un Américain sur huit. Elle sera aussi regardée de près par les quelque 18.000 couples homosexuels qui se sont vus remettre des certificats de mariage entre juin et novembre, et dont le statut légal est incertain. Les partisans du mariage homosexuel comparent leur combat à la lutte menée par les Noirs dans les années 1960; leurs opposants citent la Bible et affirment que le peuple souverain s'est exprimé le 4 novembre. «L'enjeu est énorme», explique Shannon Minter, qui dirige la section juridique du Centre national pour les droits des lesbiennes, l'un des plaignants. M. Minter est lui-même un transsexuel qui a vécu les 35 premières années de sa vie comme une femme. «Si nous perdons, j'ai très peur de ce que cela va vouloir dire pour nous», dit-il. Les opposants au mariage homosexuel ont pour leur part recruté un bretteur expérimenté: Kenneth Starr, ancien procureur du scandale sexuel Monica Lewinsky qui avait failli coûter la Maison Blanche à Bill Clinton. De son côté, le ministre de la Justice de Californie a demandé aux juges de confirmer leur arrêt de mai 2008, au nom de l'égalité des droits, le mariage étant l'un d'entre eux. Pour Robyn Tyler, qui fut à la pointe du combat pour le mariage homosexuel et avait été l'une des premières à échanger officiellement ses voeux en juin dernier avec sa partenaire à Beverly Hills, près de Los Angeles, il s'agit d'une affaire de droits civiques. «Si la Cour décide en notre faveur, des dizaines de milliers d'entre nous descendront dans les rues pour fêter une grande victoire, non seulement pour nous, mais pour tout le monde, a-t-elle écrit dans une tribune publiée par le San Francisco Chronicle. Mais si nous perdons et que la Proposition 8 reste en vigueur, et même si la Cour maintient la légalité des mariages déjà contractés, des centaines de milliers d'entre nous descendront dans les rues, en colère comme jamais.» Par Rob Gloster (AFP) |
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