09/03/2009 Manifestation monstre contre l'homosexualité à Bujumbura. Vendredi 6 mars, dans la capitale burundaise, entre 10.000 et 20.000 personnes ont défilé pour demander la pénalisation de l'homosexualité. En majorité étudiants et paysans, les marcheurs ripostaient ainsi au vote des sénateurs, qui avaient rejeté le 17 février une réforme du code pénal criminalisant les relations entre personnes de même sexe. La marche, la plus importante dans ce pays depuis 2005, était organisée par le CNDD-FDD, le parti au pouvoir. «L'homosexualité est un pêché, a justifié Jérémie Ngendakumana, le leader de la formation politique. C'est une culture copiée de l'extérieur et qui vient souiller nos mœurs et elle est pratiquée par des dégénérés (...). Si nous aimons notre pays, si nous aimons notre culture, nous devons interdire cette pratique qui ne peut qu'attirer le malheur sur nous.» Le porte-parole du parti d'opposition Frodebu estime que la manifestation de vendredi est une «grande manipulation de la population» et une «opération de démagogie». Et Pancrace Cimpaye de conclure: «Le CNDD-FDD, qui est en perte de vitesse, a voulu se refaire une santé en soutenant la criminalisation de l'homosexualité que la majorité des Burundais approuvent». Le texte dénoncé par les manifestants prévoit que «quiconque entretient des relations sexuelles avec une personne de même sexe est passible d'une peine de trois mois à deux ans de prison et d'une amende de cinquante à cent mille francs burundais (84 dollars), ou d'une de ces deux peines seulement». D'après Jérémie Ngendakumana, cette loi «va revenir à l'Assemblée pour un nouvel examen et si les députés ne suivent pas le Sénat, c'est le choix de l'Assemblée qui prévaudra si les deux chambres ne sont pas d'accord sur un texte de compromis». (avec AFP) |
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