20/03/2009 Deux jours après les propos du pape sur le préservatifs, les réactions d'indignation ne cessent d'affluer du monde entier. Au cœur de la problématique, le Programme des Nations unies sur le sida (Onusida) a déclaré mercredi que les préservatifs étaient une composante «essentielle» de la lutte contre la maladie. «Avec plus de 7.400 infections supplémentaires chaque jour, le monde ne peut arrêter l'épidémie du sida sans mettre un terme aux nouvelles infections au VIH», a-t-elle ajouté. Pour l'organisation, il n'existe pas de «mesure magique» qui permettrait à elle seule de juguler l'épidémie. Au premier jour de sa visite en Afrique, Benoît 16 avait déclaré mardi 17 mars que l'on ne pouvait «pas régler le problème du sida (...) avec la distribution de préservatifs» et que, «au contraire, (leur) utilisation aggravait le problème». Le pape a estimé que la solution passait par «un réveil spirituel et humain» et l'«amitié pour les souffrants», déclenchant une vaste polémique à travers le monde. L'Espagne envoie des préservatifs en Afrique Paris a exprimé sa «très vive inquiétude», Bruxelles sa «consternation», Amsterdam sa «stupéfaction» et le Fonds mondial sur le sida son «indignation». L'Espagne a annoncé qu'elle allait envoyer un million de préservatifs en Afrique «pour lutter contre la propagation du VIH-sida». «Le préservatif s'est avéré un élément nécessaire des politiques de prévention et une barrière efficace contre le virus, selon les études de laboratoires», commente-t-il. Rama Yade, secrétaire d'État française chargée des droits de l'Homme, s'est dite personnellement «ahurie» par les propos «régressifs» tenus par le pape «qui remettent en cause l'esprit et la pratique d'un combat de plusieurs décennies». «C'est un coup porté à tous ceux et celles qui se battent au quotidien pour faire reculer la maladie. Le vrai débat, c'est un débat de santé publique sur le sida, ce n'est pas un point de doctrine théologique. Quand on voit les ravages de la maladie, en Afrique notamment, on doit traiter le problème (...): oui naturellement, oui absolument au préservatif, car il préserve la vie», a encore déclaré la secrétaire d'État, d'origine sénégalaise. Interrogée sur Europe 1 sur les propos de la ministre du Logement Christine Boutin, catholique pratiquante, qui a déclaré qu'il n'était «pas drôle de mettre le préservatif», elle s'est contentée de répondre: «Je ne sais pas ce qu'elle a voulu dire, c'est son point de vue personnel. Ce que je sais, c'est que le préservatif est là pour préserver la vie.» «Tombé des nues», «choquée»... «Je suis tombé des nues en entendant les déclarations de Benoît 16 en matière de lutte contre le sida, un des fléaux les plus terribles qui soit», a déclaré Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP et ancien ministre de la Santé, qui fut l'initiateur du préservatif à 20 centimes d'euros. «On a besoin de se protéger et on a besoin aujourd'hui de messages de prévention», a-t-il ajouté. François Bayrou a jugé ces propos «irrecevables pour quelqu'un qui a la certitude que la première responsabilité que nous partageons tous, et singulièrement les chrétiens, c'est la défense de la vie», a déclaré le président du MoDem, qui se dit catholique pratiquant. «Je suis profondément choquée», a déclaré Ségolène Royal (PS), pour qui «il y a à travers le monde 33 millions de personnes qui sont touchées par le sida». «Je crois que la responsabilité de tout chef religieux, quel que soit sa religion, c'est de défendre le principe de vie et certainement pas d'engager les êtres humains vers la mort. (J'observe) avec satisfaction aussi que les catholiques élèvent la voix et prennent leurs distances par rapport à cette prise de position» du souverain pontife, a-t-elle ajouté. |
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