07/04/2009 On peut y voir un bon point pour George W. Bush, au milieu d'un bilan déprimant. Le programme américain de lutte contre le sida dans douze pays d'Afrique a permis de réduire de plus de 10% la mortalité. Ce projet nommé PEPFAR, lancé en 2003 par l'ex-président avec un montant initial de 15 milliards de dollars, a ainsi sauvé un million de vies entre 2003 et 2007 dans les pays cibles, en fournissant essentiellement des anti-rétroviraux pour contenir l'infection et prolonger la vie. En revanche, ce programme n'a semble-t-il pas permis de juguler le nombre d'infections par le VIH dans ces mêmes pays, selon cette étude menée par des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université californienne de Stanford. C'est en tout cas la première évaluation de l'impact de cette initiative, la plus importante au sein du programme d'aide des Etats-Unis consacré à la lutte contre les maladies. 2.450 dollars par personne traitée Le PEPFAR (pour President's Emergency Plan for AIDS Relief) «a évité un grand nombre de décès avec une réduction d'environ 10% de la mortalité dans ces pays comparativement aux autres pays africains qui n'en ont pas bénéficié», relève le Dr Eran Bendavid de l'Université de Stanford, principal auteur de cette étude parue dans les Annales of Internal Medicine datées du 7 avril. «Mais nous n'avons pas pu constater de changement dans la prévalence des infections par le virus du sida (VIH) lié à ce programme», a-t-il ajouté. Le Dr Bendavid a expliqué avoir décidé d'analyser l'impact du PEPFAR pour savoir si un programme d'aide étrangère de cette ampleur en matière de santé pouvait marcher. «Il s'agit d'un montant élevé d'argent avec un grand nombre de vies humaines en jeu, ce qui rend une telle évaluation essentielle», a-t-il souligné. Selon ces chercheurs, le programme américain a dépensé environ 2.450 dollars par personne traitée. «Des études comme celle-ci sont indispensables car elles montrent ce qui peut être accompli par l'aide au développement», a souligné le Dr Peter Piot, ancien responsable du programme des Nations unies pour le VIH et le sida (UNAIDS), qui a aussi estimé que le PEPFAR «changeait le cours de l'épidémie de sida». Programmes d'abstinence critiqués Bien que largement cité comme l'un des grands succès de l'administration Bush, ce programme a aussi suscité des controverses. Certains ont critiqué le fait que la majorité des fonds du programme se concentrent sur le traitement au détriment de la prévention. De 50 à 60% de ses ressources ont été consacrées à la fournitures d'anti-rétroviraux pour prolonger la vie des personnes infectées. Seulement un cinquième de l'enveloppe est allée à la prévention et un tiers de ce montant ne pouvait être dépensé que sur les programmes d'abstinence, un aspect lui aussi très critiqué du programme, inspiré par les valeurs religieuses ultraconservatrice de l'ancienne administration américaine. Cette condition a disparu quand le Congrès américain a voté en 2008 le prolongement du PEPFAR en portant son montant à 48 milliards de dollars. Selon des chiffres publiés fin 2008 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès dus au sida devrait continuer à augmenter jusqu'en 2012 pour atteindre 2,4 millions contre 2,2 millions en 2008 avant de diminuer à 1,2 million en 2030. |
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