16/04/2009 La ville de Rotterdam a annoncé mercredi qu'elle poursuivait sa collaboration avec l'intellectuel musulman controversé Tariq Ramadan, conseiller de la mairie depuis 2007, après une enquête sur des propos homophobes qui lui avaient été attribués par les médias néerlandais. Fin mars, le magazine néerlandais Gay Krant avait publié une traduction d'enregistrements sonores des déclarations que Ramadan aurait faites au cours de conférences. Il y estimait dit que l'homosexualité serait «un désordre, un dysfonctionnement et un déséquilibre» et que les femmes doivent éviter d'attirer l'attention sur leur apparence. «Sur la rue, dit la loi, les femmes doivent garder les yeux fixés sur le trottoir», écrivait le magazine, citant Ramadan. Le magazine gay accuse l'intellectuel de pratiquer un «double langage» en ce qui concerne l'homosexualité et le respect de la femme. Suite à cette publication, le conseil municipal a demandé une traduction assermentée de certains discours de M. Ramadan. «M. Ramadan est un penseur moderne» Conclusion: «Au sujet de l'homosexualité, (Tariq Ramadan a) un point de vue relativement conservateur», a reconnu Rik Grasshof, conseilleur municipal à la Culture, lors d'une conférence de presse à Rotterdam, en présence de l'intellectuel. «Mais il a toujours été dans la même logique», a-t-il ajouté, à savoir que «l'homosexualité est difficile à accepter en islam, mais le respect pour la personne prime» sur la religion. Mais «il n'est pas question d'un double langage", a déclaré M. Grasshof. «M. Ramadan est un penseur moderne qui ne part pas du principe d'une hégémonie de la religion sur la société. Il place au contraire la religion dans le contexte d'une société civile. C'est sa valeur ajoutée», a-t-il précisé. De son côté, Tariq Ramadan a répété que ses propos avaient été «utilisés hors de leur contexte». «Je suis content, je veux maintenant aller de l'avant, construire des ponts» entre les Musulmans et l'Occident, a-t-il ajouté. Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens, vit actuellement en Grande-Bretagne et travaille au sein du département d'islamologie de l'Université d'Oxford. Il a écrit depuis 2007 deux rapports pour la mairie de Rotterdam, et participé à des rencontres avec des habitants. Il devrait donc continuer à être présent dans la ville deux jours par mois jusqu'en 2011, pour un salaire de 55.000 euros sur deux ans. |
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