22/04/2009 Jacob Zuma à un pas de la magistrature suprême. Les derniers sondages prédisent que c'est le leader de l'African National Congress (ANC) qui dirigera l'Afrique du Sud pour les cinq années à venir, le parti au pouvoir étant crédité de plus de 60% des intentions de vote. Tout repose sur les législatives de ce mercredi 22 avril, couplées à des élections provinciales. Il faut que le parti qui a libéré le pays du régime raciste de l'Apartheid recueille la majorité des deux-tiers. Aux députés ensuite de désigner le mois prochain le successeur de Kgalema Motlanthe, qui assure l'intérim depuis que Thabo Mbeki a été poussé à démissionner. «Si un homoxuel s'était tenu devant moi, je l'aurais assommé» Si Jacob Zuma est bel et bien élu, les gays et lesbiennes de la nation Arc-en-ciel ne trouveront pas forcément en lui allié. Le 24 septembre 2006, le populiste zoulou de 67 ans avait déclaré: «Le mariage des homosexuels», légalisé le 1er décembre 2006 après de vifs débats, «est une disgrâce pour la nation et pour Dieu». L'ex-vice président a ajouté: «Quand j'étais jeune homme, un unqingili [homosexuel, ndlr] ne se serait pas tenu devant moi. Je l'aurais assommé». Ses propos avaient provoqué un véritable tollé parmi les associations de défense des droits homosexuels. D'Afrique du Sud et d'ailleurs. Anticipant une candidature de Jacob Zuma en 2009, l'organisation sud-africaine Joint Working Group avait demandé à l'époque: «Comment peut-on s'attendre à ce qu'une personne aussi étroite d'esprit dirige notre nation? Il semblerait que Jacob Zuma a encore beaucoup de choses à apprendre à propos de la gouvernance». Constitution avant-gardiste Le polygame décomplexé - contre qui des accusations de corruption, de fraude, de blanchiment d'argent et de racket ont été récemment abandonnées - avait finalement présenté des excuses «sans réserve pour la souffrance et la colère que [ses] remarques ont peut-être causé». Excuses acceptées. Mais que laissent présager ces déclarations fracassantes pour la communauté gay et lesbienne ? Jacob Zuma pourrait-il à l'avenir remettre en cause l'égalité entre hétérosexuels et homosexuels ? Difficile à dire. Mais s'il se risque sur ce terrain, ce sera au mépris de l'héritage historique du pays. En effet, des homosexuels se sont alliés aux populations de couleur pour combattre l'Apartheid, qui était par ailleurs homophobe. Une fois la guerre gagnée, ils avaient insisté pour que la constitution, très avant-gardiste, interdise la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle. Quant à la lutte contre le sida, on peut s'interroger sur la position qu'adoptera Jacob Zuma, dont les connaissances semblent limitées en matière de modes de transmission. C'était du moins le cas en 2006. Le 5 avril de cette année-là, il comparaissait pour le viol d'une fille séropositive. Niant l'agression sexuelle, il avait reconnu ne pas avoir porté de préservatif pour se protéger du sida. Et il a eu le front de préciser devant la haute cour de Johannesburg: «« Je me suis douché après avoir fait l'amour pour minimiser les risques de contracter de la maladie»... |
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