23/04/2009 Tout le monde en parle. Plusieurs titres de la presse sénégalaise ont couvert la libération, lundi 20 avril, des neuf homosexuels condamnés le 6 janvier dernier à huit ans de prison pour «acte impudique et contre-nature et association de malfaiteurs». Le pool d'avocats assurant leur défense avait interjeté appel de la sentence et demandé son annulation, faisant valoir l'absence de flagrant délit et des vices procédure dans le procès-verbal de la police. Si certains médias n'ont pas pris position sur la décision de justice, d'autres laissent clairement apparaître leur opinion. A l'image du journal Le Quotidien, qui titre «Les 9 homosexuels relâchés dans la nature». Ou du Populaire, qui note que «9 vicieux» sont libres suite à «un...vice» de forme. Pression internationale La plupart des articles traitant de l'affaire mettent en exergue le soutien national et international apporté aux détenus. Une pression cruciale dans ce dossier, selon L'As, Rewmi Quotidien, Thiey Le Journal, Le Populaire ou encore Walf Fadjri. «Le Sénégal n'a pas pu résister à l'énorme pression internationale qui s'est émue que des personnes ne puissent pas vivre leur sexualité comme elles l'entendent», a confié au sortir de l'audience un avocat, dont les propos sont rapportés par Walf Fadjri. Et le défenseur de souligner que la secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme Rama Yade n'a «cessé d'appeler les autorités et quelques avocats, les têtes de file de la défense». Nettali.net dresse pour sa part un parallèle entre l'issue du procès des «neuf de Sicap Mbao» et le jugement de l'affaire du prétendu mariage gay de Petit Mbao, qui avait défrayé la chronique début 2008 et provoqué une chasse aux homos. «Les mis en cause avaient été condamnés puis libérés, suite à un intense lobbying», rappelle le site Internet d'information. Emergence de l'homosexualité Selon les informations collectées par L'Observateur, la libération a provoqué la frustration et même un sentiment de révolte chez les autres détenus. Certains se sont étonnés que les gays aient été «jugés en appel trois mois seulement après leur jugement en première instance», alors que «des dossiers (...) sont en attente de jugement en appel depuis plus de trois ans». Pour 24 heures Chrono, la décision de justice revient à «faire croire au peuple» que les «actes contre-nature (...) sont moins graves que ceux que l'on reprocherait à El Malick Seck», le directeur de publication du journal incarcéré pour délit de presse et tout juste gracié par le président Abdoulaye Wade. Dans un autre article, le journal s'inquiète de «l'émergence de l'homosexualité, qui étend de plus en plus ses tentacules dans la société sénégalaise». Interviewé par Nettali.net, le président de la Rencontre africaine des droits de l'Homme (Raddho) appelle à l'apaisement. « Au moment où nous célébrons [la conférence contre le racisme de l'ONU] Durban II, a conclu Alioune Tine, il est temps que le Sénégal lutte contre toute forme de discrimination: race, sexe, religion, mais aussi orientation sexuelle. Il faut donc immédiatement dépénaliser l'homosexualité.» |
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